Inversement proportionnelle aux promesses de la classe dirigeante. C'est le moins que l'on puisse dire de la qualité de la connexion internet au Liban. Autrement dit, nulle, voire totalement inexistante par moments, alors que se multiplient les promesses d'une connexion ultrarapide et d'excellente qualité pour très bientôt, et que vient d'être adoptée, disent-ils, une baisse sensible des tarifs.
Paroles, paroles !
Quel que soit son mode de connexion à la bande passante, le citoyen abonné est hors de lui. Non seulement il est mal servi, car laissé à la merci d'agents inefficaces et incompétents, mais il n'a pas la moindre alternative en attendant le miracle annoncé. Il a beau afficher ouvertement son mécontentement, multiplier les plaintes, hurler, tempêter, au point de casser le téléphone, jusqu'à harceler les standardistes ou les préposés au service clientèle, rien n'y fait. Sa connexion internet ne s'améliore pas d'un pouce.
Il a pourtant tout tenté, le citoyen. Il a viré son ancien distributeur, augmenté le débit de sa bande passante, embauché un technicien privé, renouvelé à grands frais tous les équipements du circuit de son intérieur, câbles, modems, relais et autres. Sait-on jamais ! Dans le meilleur des cas, sa connexion s'est légèrement améliorée... pour quelques jours tout au plus. Mais sur le long terme, aucun résultat tangible. Et cette même lenteur exaspérante qui le fait sortir de ses gonds...
De guerre lasse et pour le faire taire, à l'énième coup de fil, on finit par lui inventer une quelconque panne de câblage principal, qui nécessite un bon mois de réparation, voire deux. Histoire de le décourager à jamais. C'est à peine s'il peut désormais envoyer un e-mail, sans pièce jointe bien entendu. Impossible en revanche d'envisager la moindre conversation vidéo avec l'étranger. Télécharger un dossier relève de l'aberration. Une véritable galère, quoi !
Le citoyen n'a pas dit son dernier mot. Déterminé à se faire entendre coûte que coûte, c'est à coups d'ironie qu'il règle à présent ses comptes avec les autorités. Sur les réseaux sociaux et sans réserve. « Ils ont dit que Abdel Menhem Youssef vendait un internet malade. Eux l'ont guéri, il n'y a plus d'internet à la maison », lance sur Facebook un internaute en colère. « Ils l'ont guéri en baissant la facture et le débit a suivi ! » rétorque un autre. Internet est aussi « sorti prendre l'air », il a « pris la poudre d'escampette », a été « égorgé, pendu, condamné à mort ». « RIP » (qu'il repose en paix), répond-on, joignant les mains en guise de prière. Les internautes s'en donnent à cœur joie, dénonçant pêle-mêle l'incompétence et la corruption de l'État.
Mieux vaut en rire qu'en pleurer. Mais au final, une seule question brûle toutes les lèvres. Qu'attend donc l'État pour débloquer ce dossier, rapidement, avec ou sans fibre optique ?
Liban - Citoyen grognon
RIP, internet !
OLJ / Par Anne-Marie El-HAGE, le 22 juin 2017 à 00h00
pour envoyer un message ce serait plus rapide, a la limite, de l'envoyer par pigeon voyageur.... car a part le lent debit, n'oublions pas les coupures de courant intempestives qui s'ajoutent a nos malheurs.
13 h 04, le 22 juin 2017