La police britannique cherchait toujours, hier, à déterminer les motivations de l'auteur de l'attentat qui a visé dimanche des musulmans à proximité de la mosquée de Finsbury Park, à Londres, alors qu'une tension se faisait jour dans la communauté musulmane.
Le suspect, âgé de 47 ans, a été identifié par les médias britanniques comme étant Darren Osborne, père de quatre enfants. Il est « détenu pour terrorisme », selon Scotland Yard, qui estime qu'il aurait « agi seul », mais n'a pas confirmé son identité. Il « n'était pas connu » des services de sécurité, a indiqué hier le secrétaire d'État à la sécurité, Ben Wallace. Lundi soir, la police a perquisitionné sa maison dans le quartier de Pentwyn, au nord de Cardiff (pays de Galles).
« Il y a eu hélas des attentats récents commis au nom de l'islam, au nom de Dieu, et il était possible que quelqu'un y réponde ainsi », a confié hier Rawad-ud-din Arif Khan, imam de la mosquée Baitul Ahad, dans un quartier voisin de la banlieue nord de Londres. « La peur se répand parmi notre communauté. Ces gens veulent nous diviser, il faut veiller à ne pas tomber dans leur piège », a-t-il fait valoir.
« Nous sommes de tout cœur avec les personnes qui ont été blessées », a déclaré à l'agence Press Association, au nom de sa famille, Ellis Osborne (26 ans), neveu de Darren Osborne. Christine Osborne, sa mère, a décrit son fils comme une « personne compliquée ». « Je ne vais pas le défendre, mais c'est mon fils, et c'est pour moi un choc terrible », a-t-elle affirmé sur la chaîne de télévision ITV.
Hier, en fin d'après-midi, une veillée contre l'islamophobie s'est tenue à la mosquée de Finsbury Park, après un premier hommage, lundi soir, qui a rassemblé une centaine d'habitants. « Je veux saluer la communauté musulmane, dont la réponse la nuit dernière est un exemple pour nous tous », a déclaré le maire travailliste de Londres, Sadiq Khan, lors du rassemblement.
La ministre britannique de l'Intérieur, Amber Rudd, a rappelé dans le Guardian « que des chiffres crédibles suggèrent que plus de la moitié de ceux qui subissent de la haine à cause de leur religion sont musulmans ». « Nous sommes avec la communauté musulmane, vous n'êtes pas seuls, nous partageons votre douleur et nous n'allons pas vous laisser tomber », a-t-elle ajouté. La Première ministre Theresa May a, elle, promis de combattre « le terrorisme, l'extrémisme et la haine » sous toutes leurs formes. Elle s'est rendue à la mosquée, lundi, pour rencontrer des responsables religieux. Idem, hier, pour le chef de l'opposition travailliste Jeremy Corbyn, député de la circonscription d'Islington-Nord où se trouve Finsbury Park, qui a signifié aux fidèles qu'ils étaient « libres de pratiquer leur religion, libres de marcher dans les rues ».
En Égypte, l'influente institution de l'islam sunnite al-Azhar a condamné l'attaque, réclamant des pays occidentaux des mesures « préventives » pour lutter contre l'islamophobie. Cette attaque est survenue dans un climat d'extrême fébrilité au Royaume-Uni, après trois autres attentats en trois mois revendiqués par le groupe jihadiste État islamique, qui ont fait 35 morts.
Source : AFP
Moyen Orient et Monde - Attentat de Finsbury Park
La peur se répand chez les musulmans britanniques
OLJ / le 21 juin 2017 à 00h00
LES EUROPEENS NE SE LAISSERAIENT PAS EMPORTER PAR LES COURANTS EXTREMISTES... DU MOINS PAS ENCORE !
12 h 56, le 21 juin 2017