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Lifestyle - Un peu plus

Club Med

Il y a ceux qui voyagent en solo. En amoureux, voire en famille (restreinte). Jamais à plus de cinq. De quoi remplir les rangées de part et d'autre du couloir d'un avion. Ils partent pour partir. Pour changer d'air. Pour couper avec leur monotonie quotidienne. Leurs habitudes, leur cercle fermé.

Ils aiment errer et se perdre pendant des heures dans les cités qu'ils avaient punaisées sur la mappemonde au-dessus de leur lit d'adolescent. Les voyages organisés dans des clubs de vacances avec collier de boules en guise de monnaie, gentils moniteurs qui font office de fantasme sexuel et La Danse des canards comme hymne de bienvenue, c'est pas pour eux. Idem pour les paquebots de semi-luxe où le trip se résume à la table du capitaine, au live band à la musique douteuse et aux arrêts d'une demi-heure dans une des villes promises.

Il y a ceux qui au contraire aiment ces croisières. Aiment voir les rivages des villes scandinaves ou des côtes grecques. Aiment se retrouver avec leurs amis et leurs enfants pour faire la fête autour d'un feu de camp dans un club au Maroc. Ils aiment être pris en main, se laisser guider et jouer aux grands enfants pour rappeler à leur bon souvenir leurs années de colonie de vacances.

Et puis, il y a ces voyages. Ceux qu'on n'attendait pas. Qu'on craignait parce que 25 personnes qui ne se connaissent pas toutes, ça peut être flippant. Flippant parce qu'on risque d'être embarqué dans des plans qu'on n'a pas envie de faire, dans des endroits où on n'a pas envie d'aller, d'être réveillé à l'heure où on a sommeil et de petit-déjeuner quand on ne le fait jamais. À l'instar de ces voyages de boulot où on vous invite à un congrès sur les avancées de la gastroscopie, avec 53 confrères logés dans le même hôtel, assis dans le même pullman pour visiter, ensemble, le Musée de la bière à Munich.


Ce voyage qu'on appréhendait un peu, on l'a fait. Parce qu'on aime la personne pour qui on se déplace, qu'on connaît certains des participants, et que... pourquoi pas ? On prend l'avion, coincé entre un hipster tatoué qui va au mariage d'un pote à Mykonos en rouspétant et une petite fille de 5 ans qui pleurniche parce qu'on lui a confisqué son iPad et qu'elle ne peut plus regarder Peppa Pig. Bektob ismak ya habibé version instrumentale dans les haut-parleurs et pubs interminables pour rhinoplastie mortelle sur le micro-écran qui ne diffusera pas de film pour cause de courte durée, on cherche désespérément un visage familier. Ils sont tous là. Nos compagnons de cette aventure insulaire : la psychorigide, le blagueur, la bimbo, le couple gay, les deux vieilles cousines, le lourdaud, le dragueur, les party animals, la bossy, le glandeur, le débordé, la frustrée, le gentil organisateur, l'insupportable organisateur, l'alcoolique, la #proudmom, le banquier à cigare, la solitaire, l'intello et la fashion victim. Atterrissage, bus aux airs de bosta, hydroglisseur à coups de Gravol. On y est.

On se retrouve tous dans ce merveilleux petit hôtel en pierre de chaux blanche. On fait les présentations. Personne ne ressemble à personne et chacun(e) a laissé sa vie dans le pays dont il vient. Laissé ses problèmes, ses a priori pour se fondre dans une famille de 72 heures. Ça parle arabe, anglais, français, grec, italien. On prend nos quartiers, échangeons les chambres. Une demi-heure plus tard, tout ce petit monde marche vers un sunset drink où le ciel n'est plus une limite. Et là, sans crier gare, tous ces univers se mêlent. Rient en chœur, se prennent des selfies du bout d'un stick méprisé en temps normal par la moitié des gens qui se prêtent au jeu, ravis de retrouver ces instantanés sur le groupe WhatsApp créé pour l'occasion. Pendant 3 nuits et 4 jours, ça rigolera, nagera, boira, mangera, fera du shopping, rira encore. Ça sautera dans les vagues, échangera les numéros de téléphone, lancera du Abou el-Abed et du Abou Steph tous les soirs et trinquera, un verre d'ouzo à la main, à la santé de ce super pote qui ne fait pas les 40 ans qu'il célèbre. Trinquera pour le remercier de nous avoir réunis dans ce petit paradis, où se sont découverts tous ceux qu'il aime et qui l'aiment. C'est peut-être ça le secret d'un voyage à plusieurs réussi. Ce point commun qu'est l'amitié, l'amour pour un birthday boy ou un couple qui convole. Ne pas se connaître tous. Ne pas dépasser ses limites. Ne pas avoir d'attentes. Et se laisser aller.

Il y a ceux qui voyagent en solo. En amoureux, voire en famille (restreinte). Jamais à plus de cinq. De quoi remplir les rangées de part et d'autre du couloir d'un avion. Ils partent pour partir. Pour changer d'air. Pour couper avec leur monotonie quotidienne. Leurs habitudes, leur cercle fermé.
Ils aiment errer et se perdre pendant des heures dans les cités qu'ils avaient punaisées sur la...

commentaires (1)

Mouais...

Marionet

10 h 22, le 17 juin 2017

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Commentaires (1)

  • Mouais...

    Marionet

    10 h 22, le 17 juin 2017

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