De quel exploit parle-t-on alors que la moitié de la population libanaise est exclue du projet de code électoral adopté hier en Conseil des ministres?
C'est la question que toute femme est en droit de se poser, le gouvernement n'ayant pas pris la moindre mesure pour faciliter la participation féminine à la vie publique. Les politiciens avaient pourtant abreuvé la Libanaise de promesses dans ce sens. Le président de la Chambre prônait un quota féminin de 33 % et non simplement de 30 %. Le Premier ministre assurait qu'il ne s'engagerait dans aucune élection sans quota. Le ministre des Affaires étrangères proposait de ne pas accepter de liste qui ne comporterait pas de candidates...
La liste des promesses vaines est si longue !
Mais le gouvernement s'est contenté de souligner dans le préambule du texte l'importance de la représentation féminine. En quelques mots laconiques. Piètre consolation pour celles qui représentent non moins de 51 % de l'électorat et qui réclamaient un quota féminin provisoire de 30 % au Parlement. Soit près de 40 femmes pour 128 députés. Histoire de commencer quelque part. D'encourager les électeurs à se prononcer en faveur de femmes. De pousser aussi ces dernières à se mettre en avant.
« Avec ou sans quota, nous continuons. » C'est la réponse que les féministes du Liban, avec à leur tête l'association Women in Front, apportent au gouvernement. « Nous avons perdu la bataille, mais pas la guerre », soutient l'une des fondatrices du mouvement, Joelle Abou Farhat Rizkallah, évoquant « un plan B » pour mobiliser à nouveau ses troupes et empêcher qu'elles ne sombrent dans le découragement. Dénonçant l'absence d'un quota féminin dans le nouveau projet de loi électorale, la militante invite dans un communiqué l'ensemble de la classe politique à « rectifier le tir et à garantir la victoire d'au moins une femme par circonscription ». Ce qui permettrait l'arrivée au Parlement d'une quinzaine de femmes au moins.
Mais pourquoi s'obstinent-elles, ces femmes, à se faire élire, alors qu'elles ne représentent, selon les estimations, que 28 % à peine des forces actives du pays, dans le meilleur des cas ?
L'objectif est clair : pour changer les lois discriminatoires à l'égard de la femme libanaise, au sein de sa famille, de son travail, de la société entière, la gent féminine doit former une force d'au moins 30 % au Parlement. Une participation moindre ne serait que de la figuration. Les quatre femmes parlementaires actuelles ne pèsent d'ailleurs pas bien lourd dans la balance. Elles n'ont réussi à initier aucun changement radical, sachant que la loi contre la violence familiale, truffée d'imperfections, était le fruit d'un consensus entre plusieurs blocs parlementaires, harcelés par la société civile.
La guerre des femmes promet d'être longue, assurément. Mais encore faut-il qu'elles se mobilisent en force et au quotidien. Qu'elles en oublient leurs appartenances confessionnelles, communautaires et partisanes, pour ne penser qu'au combat qui les unit.
Réussiront-elles à se faire entendre pour leur propre cause ? Parviendront-elles à convaincre de la justesse de leur combat ?
Liban - Citoyen grognon
Un exploit, dites-vous ?
OLJ / Par Anne-Marie El-HAGE, le 15 juin 2017 à 00h00
C.est très simple que les candidates se présentent et que ttes les femmes 510/0 votent que pr les femmes et a aucun homme même ni mari ,père ou frère
15 h 28, le 16 juin 2017