Un jihadiste bosnien, Enes Mesic, condamné récemment pour avoir rejoint en 2013 et 2014 les rangs du groupe Etat islamique (EI) en Syrie, a été arrêté alors qu'il tentait d'y repartir, a-t-on annoncé mercredi de source policière.

Mesic, 30 ans, a été arrêté mardi dans la région de Rudo (est), à proximité de la frontière avec la Serbie. "Il s'agit d'une personne intéressante pour des raisons de sécurité et qui est visée par l'interdiction de quitter le pays", a déclaré à l'AFP une porte-parole de la police frontalière bosnienne, Sanela Dujkovic.
Selon une autre source policière ayant requis l'anonymat, "il n'y a aucun doute qu'il voulait illégalement franchir la frontière".

La police fédérale bosnienne (SIPA) chargée des dossiers de terrorisme, a indiqué qu'il était soupçonné de "tentative de rejoindre une formation paramilitaire étrangère".
Enes Mesic est, selon la presse locale, un islamiste particulièrement radical, faisant partie d'une communauté salafiste du village de Dubnica (nord-est).

En 2013, il avait défrayé la chronique lorsque son épouse avait été admise dans un hôpital dans un état très grave après une tentative de mutilation génitale. Il avait été soupçonné d'avoir voulu l'exciser, mais n'a jamais été inculpé.
En octobre 2016, il a été condamné par un tribunal à Sarajevo, aux côtés de six autres jihadistes, à trois ans de réclusion, pour avoir rejoint les rangs de l'EI en Syrie en 2013 et 2014. Ce verdict a été confirmé en appel à la mi-mai, mais il n'avait pas encore été incarcéré.

Interrogé par l'AFP, le tribunal concerné a indiqué dans une réponse écrite que Mesic a désormais été "envoyé purger sa peine", sans davantage de détails.
Les départs de Bosniens vers les terres de jihad en Syrie et en Irak ont quasiment cessé. Selon le dernier bilan fourni début décembre par les autorités, au total 226 ressortissants bosniens sont partis en Syrie ou en Irak depuis 2013 et 115 y sont toujours, dont 65 hommes adultes.

Selon ces chiffres, 65 Bosniens sont morts sur le front et 46 sont rentrés en Bosnie. Ils devraient tous être jugés, alors que 23 jihadistes bosniens ont à ce jour été condamnés à des peines allant de 12 mois à sept ans de prison.