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Syrie: les donateurs se lassent malgré une situation humanitaire critique (médecins)

Après six années de conflit en Syrie, les donateurs se sont lassés, malgré une situation humanitaire et médicale toujours critique, ont déploré mardi des médecins syriens, venus en Europe pour tenter de remobiliser les gouvernements étrangers.

Deux d'entre eux ont vécu le siège d'Alep-est (juillet-décembre 2016), le troisième a été témoin de l'attaque chimique de Khan Sheikoun, début avril: les trois médecins, qui n'ont donné que leur prénom par mesure de sécurité, étaient à Paris pour témoigner et rencontrer les autorités françaises, avant de poursuivre leur tournée au Pays-Bas et au Luxembourg.

"De jour en jour, les soutiens cessent. Nombreux se sont lassés, car nous sommes dans la septième année de guerre", a expliqué le Dr Farida, lors d'une rencontre avec des journalistes à l'ECFR (European council on foreign relations) à Paris.

Cette obstétricienne qui a vécu le siège d'Alep, vit désormais dans la province d'Idlib (nord-ouest), où ont été évacués des dizaines de milliers de civils et de combattants de zones rebelles reprises par le régime de Damas.

"La situation à Idlib est très mauvaise, si les ONG cessent leurs activités, les hôpitaux fermeront les uns après les autres", a-t-elle ajouté, estimant à 3 millions le nombre de personnes vivant dans la province.
"Il est extrêmement difficile de faire sortir les gens qui ont besoin d'aide médicale, ou de faire entrer l'aide" en Syrie, notamment depuis la Turquie, a ajouté le docteur Morad, témoin de l'attaque de Khan Sheikoun le 4 avril, où au moins 88 personnes dont de nombreux enfants ont succombé à du gaz sarin, selon les services de renseignements turc et occidentaux.

"Les donations des pays étrangers sont de plus en plus réduites. On ne peut pas les blâmer, parce qu'ils ont versé beaucoup d'argent (en sept ans), mais c'est tellement important. Une toute petite aide peut faire une énorme différence", a résumé John Dautzenberg, de la Syrian American Medical Society Foundation (SAMS), organisatrice de la tournée des médecins.

"Par exemple, la construction d'une école d'infirmiers et la formation d'une centaine d'élèves sur un an coûte 70.000 dollars. Qu'est-ce que c'est que cette somme pour un gouvernement étranger, pour les Nations Unies ?", s'est interrogé le responsable.

Il a également évoqué "l'effet domino" sur les autres gouvernements de la volonté du président américain Donald Trump de revoir nombre de financements humanitaires.
"Nous avons de plus en plus de mal à obtenir des soutiens", a-t-il regretté.

La guerre en Syrie a fait plus de 320.000 morts et des millions de réfugiés depuis mars 2011.

Après six années de conflit en Syrie, les donateurs se sont lassés, malgré une situation humanitaire et médicale toujours critique, ont déploré mardi des médecins syriens, venus en Europe pour tenter de remobiliser les gouvernements étrangers.
Deux d'entre eux ont vécu le siège d'Alep-est (juillet-décembre 2016), le troisième a été témoin de l'attaque chimique de Khan Sheikoun,...