La maire de Rome demande "un moratoire" sur les arrivées des migrants

La maire de Rome Virginia Raggi (Mouvement 5 étoiles, populiste) a annoncé mardi avoir demandé au gouvernement "un moratoire sur l'arrivée de nouveaux migrants" dans la capitale italienne, estimant risquée la création de nouvelles structures d'accueil.

"Rome est soumise à une forte pression migratoire, on ne peut pas continuer ainsi", écrit Mme Raggi, 38 ans, sur son compte Facebook, en indiquant avoir envoyé une lettre au préfet de Rome "pour qu'il demande au ministère de l'Intérieur un moratoire sur l'arrivée de nouveaux migrants dans la ville".
"L'accueil est l'une des nombreuses urgences dont nous avons hérité, une urgence aggravée par l'inertie de ceux qui au fil des années auraient dû s'occuper de l'assistance aux migrants", ajoute la jeune maire de Rome, élue au Capitole il y a tout juste un an.
"Je trouve impossible, voire risqué, de permettre la création de nouvelles structures d'accueil", conclut-elle, en indiquant qu'elle demandera à être reçue par le ministre de l'Intérieur "pour qu'il intervienne sur le thème des arrivées incontrôlées".

Le gouvernement a fait adopter en avril au Parlement un plan prévoyant d'augmenter à la fois les capacités d'accueil des demandeurs d'asile, mais aussi de mettre un frein aux arrivées et d'expulser les déboutés.

Le plan prévoit aussi de nouvelles mesures pour répartir au mieux les demandeurs d'asile dans des petites structures, avec un objectif de 2,5 demandeurs pour 1.000 habitants.
Le nombre de demandes d'asile sur le sol italien est passé de 23.620 en 2013 à 123.482 en 2016. La durée moyenne d'examen des demandes est de 268 jours, contre 167 au début de la crise migratoire.

Depuis le début de l'année, l'Italie a vu arriver plus de 64.158 migrants sur ses côtes, soit une hausse de plus de 17,3% par rapport à la même période l'année dernière, selon un bilan du ministère de l'Intérieur.

Le message de Virginia Raggi coïncide avec celui du chef du mouvement 5 étoiles, l'ex-comique Beppe Grillo, qui a annoncé mardi sur son blog la fermeture progressive des camps de Roms de la capitale.

"Stop. Cette histoire s'arrête ici. Désormais, Rome change de musique", avertit Beppe Grillo, qui indique que "ceux qui se déclarent sans revenus et roulent dans des voitures de luxe seront chassés".
Son parti populiste a enregistré dimanche un sérieux revers aux élections municipales, ses candidats n'ayant pas réussi à se qualifier pour le second tour dans les principales villes en jeu.