Achraf Rifi, hier, prononçant son allocution à Tripoli. Photo ANI
C'est une attaque virulente que l'ancien ministre Achraf Rifi a menée hier contre le pouvoir, lors d'un iftar qu'il a organisé dans un restaurant de Tripoli, en l'honneur d'associations civiles actives dans la grande ville du Nord. « Nous faisons face aujourd'hui à un État de suivisme et de corruption. Celle-ci, qui a atteint un niveau record avec l'actuel pouvoir, sert en réalité à protéger et couvrir le mini-État (du Hezbollah, NDLR). La corruption sévit au vu et au su de ce mini-État, qui y détient d'ailleurs une part. Nous assistons à un pillage consensuel des deniers publics, une corruption de gré à gré, qui transcende les alliances politiques », a-t-il déclaré.
L'ancien ministre a donné le ton en saluant la mémoire de Samir Kassir, assassiné pour son engagement souverainiste. « Le 2 juin 2005, comme aujourd'hui, un grand homme, un passionné du Liban et de la parole libre, a été assassiné par l'axe syro-iranien, devenant le symbole de la cause d'un peuple avide de souveraineté, d'indépendance et de liberté (...) », a-t-il déclaré, avant de réaffirmer, à l'adresse des « martyrs de la révolution du Cèdre », son engagement à « circonscrire la domination iranienne au Liban et faire face au système sécuritaire qui s'alimente de corruption et d'oppression ».
Il est ainsi revenu sur l'initiative du ministre de l'Énergie de poursuivre en justice des personnalités politiques, dont M. Rifi, et des journalistes dans le cadre de la polémique sur les navires-centrales. « D'aucuns ont récemment mobilisé la justice contre nous parce que nous avons fait face à leurs magouilles. Ceux-là mêmes annoncent sans honte leur intention de poursuivre également des centaines d'activistes et de journalistes libres, qui ont fait leur devoir de dénoncer la corruption et les corrompus. À tous ceux-là, qu'ils se trouvent à la tête de la pyramide ou au bas, nous disons : nous avons combattu les oppresseurs originaux, nous ne craindrons pas leurs duplicata. Nous avons offert notre sang pour le Liban, sans jamais craindre votre ancien système sécuritaire. Nous n'hésiterons pas à faire face au nouveau. »
Et de stigmatiser sans le nommer le ministre de la Justice, qui a couvert l'initiative de son collègue de l'Énergie : « À celui qui s'est vu confier la responsabilité de la justice, dont il n'a que faire, nous disons : cela ne vous a-t-il pas suffi de prendre la défense des assassins du président Rafic Hariri ? Vous faut-il encore ajouter à votre actif le cautionnement des pourfendeurs de la liberté d'expression et de la démocratie ? » M. Rifi a ainsi déploré « l'absence de scrupule chez les usurpateurs du pouvoir ».
L'ancien ministre a questionné par ailleurs le rôle du président de la République, le général Michel Aoun. « Le droit du peuple est de se demander ce que le président Aoun a fait pour lutter contre la corruption ?
Ou encore comment il tolère que des ministres intentent des actions contre des politiques et des journalistes dont l'action sert cette lutte contre la corruption ? » s'est interrogé M. Rifi.
POURQUOI IL SE FATIGUE À DIRE ÇA LUI ? TOUT CE QUI SE PASSE AU LIBAN PROFITE DE TOUTE FAÇON AU HEZB RÉSISTANT. À PART PEUT ÊTRE LES COUPS DE POIGNARDS QU'IL DONNE DANS LE DOS DE SON (EX) FINANCIER. LOL....
14 h 49, le 03 juin 2017