Des procureurs turcs ont requis mercredi jusqu'à 20 ans de prison à l'encontre de deux enseignants en grève de la faim depuis plus de deux mois pour protester contre leur limogeage dans le cadre des purges post-putch raté.
Nuriye Gulmen, un universitaire, et Semih Ozakca, ancien instituteur, ont été arrêtés lundi puis écroués mardi dans l'attente de leur procès devant un tribunal d'Ankara pour "appartenance à une organisation terroriste".
Les deux enseignants sont accusés d'appartenance à un groupe terroriste, de propagande terroriste et d'infraction à la loi sur les manifestations, selon l'agence officielle Anadolu.
Ils sont en particulier accusés d'appartenance au Front du Parti Révolutionnaire de Libération du Peuple (DHKP-C), une formation marxiste interdite qui a organisé des attaques sporadiques ces dernière années.
Nuriye Gülmen et Semih Özakça ont été limogés aux termes des décrets-lois émis dans le cadre de l'état d'urgence en vigueur depuis le coup d'Etat manqué du 15 juillet. Des dizaines de milliers de personnes sont perdu leur emploi à la suite de ces purges. Ils ont entamé une grève de la faim il y a deux mois et demi.
Dans une vidéo diffusée avant le procès, ils se sont dits déterminés à poursuivre leur action. "Nous poursuivrons notre combat jusqu'à la victoire", assure M. Özakça. "Pour nous, la résistance continuera en prison. J'invite chacun à poursuivre la résistance à l'extérieur", lance M. Gülmen.
Une manifestation de soutien organisée mardi à Ankara a été violemment dispersée par la police, et plusieurs personnes interpellées. Lors d'une conférence de presse à Rome, le ministre des Affaires étrangères Mevlut Cavusoglu a accusé MM. Ozakca et Gulmen d'être des membres du DHKP-C, affirmant que cette organisation travaillait avec le Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK, séparatistes kurdes, interdit).
"Des mesures seront prises contre quiconque soutenant des groupes terroristes. Ca n'a rien à voir avec le liberté d'expression", a-t-il dit.
Plus de 100.000 personnes travaillant dans le secteur public, dont des juges, des enseignants, des médecins et des membres des forces armées ont été limogées lors des purges, des mesures qui ont suscité l'inquiétude d'ONG et de pays européens.
Nuriye Gulmen, un universitaire, et Semih Ozakca, ancien instituteur, ont été arrêtés lundi puis écroués mardi dans l'attente de leur procès devant un tribunal...
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