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Dieselgate : le géant Volkswagen placé sous le statut de témoin assisté en France

Volkswagen, le premier constructeur automobile à avoir été soupçonné d'avoir faussé les contrôles antipollution de certains véhicules diesel, a été entendu par des juges français et placé sous le statut de témoin assisté, intermédiaire entre inculpé et simple témoin, selon une source proche du dossier.

Le fleuron de l'industrie allemande, numéro un mondial de l'automobile, a été placé sous ce statut le 28 mars, après l'audition d'un de ses représentants par trois magistrats instructeurs du pôle de santé publique, a dit cette source à l'AFP. Volkswagen a alors "confirmé avoir équipé certains véhicules commercialisés en France avec un logiciel, mais contesté son caractère frauduleux", a précisé une autre source proche du dossier.

La justice française a ouvert en février 2016 une information judiciaire pour tromperie aggravée. Trois autres constructeurs sont visés par des enquêtes similaires en France : les Français Renault et PSA ainsi que le groupe américano-italien Fiat Chrysler.
Ils sont soupçonnés d'avoir faussé, pendant les tests d'homologation, les mesures d'émissions d'oxydes d'azote (NOx) afin qu'elles soient conformes aux normes réglementaires européennes antipollution. Sur route, le moteur libérait dans l'atmosphère davantage d'oxydes d'azote, des gaz polluants accusés d'aggraver les maladies respiratoires comme l'asthme.

L'Allemand a reconnu avoir équipé 11 millions de véhicules dans le monde (Volkswagen, Volkswagen Utilitaires, Porsche, Audi, Skoda et Seat) de ce logiciel, dont 8,5 millions en Europe.

La Direction générale de la concurrence relève, dans un procès-verbal du 11 février 2016 dont l'AFP a eu connaissance, que près de 950.000 véhicules diesel, équipés du dispositif, ont été écoulés par le groupe en France. "Le chiffre d'affaires frauduleux (...) s'élève à 22,78 milliards d'euros", avec "une économie frauduleuse de 1,52 milliard d'euros par an en moyenne entre 2012 et 2014", d'après cette direction qui souligne qu'en cas de renvoi devant un tribunal, le constructeur pourrait encourir une amende maximale de 19,73 milliards d'euros. Cette somme colossale "n'est qu'un montant théorique et abstrait prévu par la loi", a réagi Volkswagen dans un message transmis à l'AFP.
Le groupe assure par ailleurs qu'il "coopère avec les autorités françaises dans le cadre de l'enquête en cours".

Le scandale du Dieselgate, qui a éclaté à l'automne 2015, a considérablement abîmé l'image du constructeur aux douze marques, provoquant la démission de son patron de l'époque Martin Winterkorn.

Aujourd'hui, le groupe n'encourt plus de poursuites aux États-Unis, où il a plaidé coupable de fraude et d'obstruction à la justice, même si sept de ses cadres y ont été inculpés. Ailleurs dans le monde, il fait toujours l'objet de demandes de dédommagements de clients et d'investisseurs s'estimant floués et plusieurs enquêtes sont en cours.

La justice allemande a ouvert en février une enquête, soupçonnant Matthias Müller, aux commandes du groupe depuis septembre 2015, et d'autres responsables, d'avoir volontairement tardé à informer les marchés financiers du Dieselgate, un retard aux lourdes conséquences financières pour les investisseurs.

Le scandale n'en finit pas de rebondir également chez d'autres constructeurs: des perquisitions ont eu lieu mardi en Allemagne dans une dizaine de locaux de Daimler, également soupçonné de fraude sur les émissions polluantes de ses voitures.

Volkswagen, le premier constructeur automobile à avoir été soupçonné d'avoir faussé les contrôles antipollution de certains véhicules diesel, a été entendu par des juges français et placé sous le statut de témoin assisté, intermédiaire entre inculpé et simple témoin, selon une source proche du dossier.
Le fleuron de l'industrie allemande, numéro un mondial de l'automobile, a...