La police brésilienne a arrêté mardi un conseiller du président Michel Temer et deux anciens gouverneurs soupçonnés d'être impliqués dans un réseau de corruption lié aux travaux du stade de football de Brasilia, le plus cher du Mondial-2014.
Au total, dix personnes ont été interpellées, parmi elles Tadeu Filippelli, conseiller spécial de la présidence, ainsi que les ex-gouverneurs de Brasilia José Arruda (2007-2010) et Agnelo Queiroz (2011-2015), a confirmé la police fédérale à l'AFP.
Les autorités soupçonnent une surfacturation monstre de 900 milions de réais (environ 380 millions de dollars au taux de change de 2014) pour les travaux du stade Mané Garricha de Brasilia.
"Le budget initial était de 600 millions de réais et le stade a coûté au final plus de 1,5 milliard", exposent les autorités dans un communiqué.
Selon les enquêteurs, se stade est le seul qui n'a pas été financé par la banque de développement national BNDES, mais par une agence publique de financement local, Terracap, bien que ce type d'opération "ne fasse pas partie de ses compétences".
"Comme le chantier du Mané Garrincha a été réalisé sans étude de viabilité économique, Terracap (...) se trouve actuellement proche de la faillite", souligne le communiqué.
En plus de son coût astronomique, le stade est relativement peu utilisé dans la mesure où Brasilia ne compte aucune équipe évoluant en première division du championnat national.
L'opération, qui a mobilisé 80 policiers, a été intitulée "Panatenaico", en référence au stade panathénaïque d'Athènes, construit durant la Grèce antique et rénové pour recevoir les premiers Jeux Olympiques de l'ère moderne, en 1896. Durant l'antiquité, il avait déjà été totalement reconstruit en marbre quelques siècles après son inauguration initiale.
L'interpellation du conseiller spécial de M. Temer est un nouveau coup dur pour le chef d'Etat, lui-même éclaboussé par de graves accusations de corruption.
Le président a été enregistré à son insu par un chef d'entreprise lors d'une conversation qui portait entre autres sur la corruption de juges et l'achat du silence d'un ex-député aujourd'hui en prison. Depuis ces révélations, les appels à sa démission fusent de toute part, une option qu'il rejette fermement.
Au total, dix personnes ont été interpellées, parmi elles Tadeu Filippelli, conseiller spécial de la présidence, ainsi que les ex-gouverneurs...
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