Les enquêteurs russes ont effectué mardi des perquisitions au domicile et dans le théâtre à Moscou d'un metteur en scène russe connu dans le cadre d'une enquête concernant le détournement de fonds publics.
L'appartement moscovite de Kirill Serebrennikov, enfant terrible du théâtre et du cinéma russes, et le Centre Gogol de Moscou, financé par l'Etat et dont il est le directeur artistique, ont été fouillés par les enquêteurs, a annoncé la télévision russe.
Selon le Comité d'enquête, ces perquisitions sont liées à une affaire de détournement présumé entre 2011 et 2014 de 200 millions de roubles (3,1 millions d'euros au taux actuel) alloués par l'Etat pour "développer les arts" en Russie.
"Je suis complètement sous le choc", a déclaré à des journalistes M. Serebrennikov au moment où il était escorté hors de son appartement par des enquêteurs, qui ne l'ont pas inculpé.
Ces perquisitions ont provoqué l'indignation des milieux artistiques.
"Fouiller son appartement est sans aucun doute un acte d'intimidation", a écrit le réalisateur russe Pavel Bardine sur Facebook.
"Ils tentent de nous voler la chose la plus précieuse dans notre pays : notre culture", a affirmé l'écrivain Lioudmila Oulitskaïa au site internet d'informations Meduza.
Les acteurs venus répéter l'adaptation du célèbre roman de Nicolas Gogol "Les Âmes mortes" ont vu leurs téléphones confisqués par les enquêteurs, qui les ont forcés à rester sur place le temps de la perquisition, selon la télévision russe.
Au total, près de 50 personnes étaient présentes dans le Centre Gogol pendant les perquisitions, a raconté Nika Grouzdieva, le porte-parole du théâtre.
Avec la radicalité de ses spectacles, ses interprétations osées d'oeuvres classiques ou encore des ballets d'avant-garde, Kirill Serebrennikov a révolutionné la scène théâtrale moscovite.
Il a aussi remporté le prix François Chalais à Cannes pour "Le Disciple". Son dernier film, "Trahison", a été nommé aux prestigieux Lions d'or de Venise.
Ses œuvres controversées en ont fait la bête noire du ministère russe de la Culture, qui a qualifié en 2015 d'"inappropriées" ses adaptations de classiques russes.
La même année, le parquet avait demandé de procéder à des vérifications sur sept de ses pièces à la suite de soupçons de pornographie.
L'appartement moscovite de Kirill Serebrennikov, enfant terrible du théâtre et du cinéma russes, et le Centre Gogol de Moscou, financé par l'Etat et dont il est le directeur...
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