« Pas de sanctions américaines en vue contre les banques libanaises »

Les Américains soufflent le chaud et le froid dans leurs réunions avec les membres du Parlement en visite au Congrès à Washington, assurant leur attachement à la stabilité du Liban tout en évoquant un durcissement à l'égard du Hezbollah et de tous ceux qui gravitent dans son orbite. Toutefois, les membres de la délégation libanaise démentent les rumeurs sur d'éventuelles sanctions américaines contre les banques libanaises, rappelant que de telles rumeurs avaient déjà accompagné leur précédente visite dans la capitale fédérale l'an dernier et qu'elles se sont révélées totalement infondées.
La raison de ce flou réside dans le souci que les responsables américains expriment envers la stabilité du Liban, que ce soit au sein de l'administration ou au Congrès, malgré un durcissement de ton envers le Hezbollah, notamment après le sommet islamo-américain qui vient de se tenir à Riyad. Sachant que les Américains sont parfaitement conscients du fait que la stabilité libanaise repose sur deux piliers essentiels : l'armée et le secteur bancaire. Lors d'une réunion de la délégation libanaise vendredi au Conseil national de sécurité, il leur a été certifié que l'équilibre fragile du pays sera respecté dans les relations bilatérales.
C'est dans ce contexte que les parlementaires libanais poursuivaient hier leurs réunions marathoniennes et enchaîneront aujourd'hui au Congrès. Ils devaient rencontrer l'équipe de travail du sénateur Marco Rubio (ancien candidat républicain à la présidence) après un retard dû à des raisons « logistiques ».
Le député Yassine Jaber insiste pour sa part sur le fait que « la loi sur les sanctions américaines contre le Hezbollah n'a pas été adoptée ». Selon lui, « un brouillon en cours de discussion par un comité du Congrès a fait l'objet d'une fuite et provoqué un mouvement de panique ». Mais que lors d'une réunion avec le président de la commission des Affaires étrangères du Congrès, « il nous a été demandé d'oublier cette fuite ». Il souligne que la délégation « a mis en avant le fait que le pays fait face à de grands défis et ne peut plus supporter davantage de pressions ». Il a par ailleurs souligné que même au cas où des membres du Congrès insisteraient à présenter un nouveau projet de loi, le processus de son adoption serait long.
Autant M. Jaber que l'ancien ambassadeur Antoine Chedid ont assuré que « la partie américaine est soucieuse de la stabilité du secteur bancaire et s'est montrée satisfaite de sa conformité avec les lois et les sanctions internationales ».