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Culture - Beirut Design Week

Êtes-vous plutôt console-biche ou tabouret-selle de cheval ?

Ponctuée d'expositions en duo, la 6e Semaine du design à Beyrouth offre de belles découvertes. À l'instar de celle de Hicham Ghandour et Philippe Cramer.

Des luminaires de la série « Randogne » du designer suisse Philippe Cramer.

C'est un peu Ghandour vs Cramer à la villa Audi ! Le premier est libanais. Le second suisse. Designers, ils partagent, semble-t-il, certaines similitudes dans leurs approches artistiques. Tous deux puisent leur inspiration dans les traditions de leurs pays respectifs qu'ils recréent en design contemporain. C'est la raison pour laquelle Adon Peres, curateur brésilien installé à Genève, qui connaît bien le travail de chacun d'eux, a pensé les réunir – les confronter aussi, sans doute – dans une exposition commune.

Dans les murs de cette somptueuse maison patricienne du siècle dernier – qui abrite aujourd'hui la magnifique collection de mosaïques antiques de la banque Audi –, leurs créations prennent des allures précieuses. Particulièrement celles de Hicham Ghandour, que le curateur a dispersées dans plusieurs salles du rez-de-chaussée « à la manière de meubles posés là comme à la maison ».

 

Frontières brouillées
Ce designer libanais, qui revisite les styles et les techniques du passé, aime les matériaux nobles, la dorure, le marbre, la feuille d'or et d'argent ou encore le lapis-lazuli. Il en imprègne ses meubles et objets contemporains. Lesquels flirtent, souvent, avec la pièce d'art. À l'instar de cette table basse-sculpture en marbre et bronze, ce set de verres soufflés (à Murano) insérés dans des blocs de marbre ou encore cette console à l'allure gracieuse et surréaliste de chevreuil ou de biche présentés dans le cadre de cette exposition.

Avec son piétement en laiton vieilli sculpté en pattes de gazelle, son plateau longitudinal (formant le corps) en marbre entièrement recouvert de tessons de lapis-lazuli et, fixé à son extrémité, un vase en verre soufflé entouré d'un cercle en laiton doré, évoquant une tête d'animal, cette console est véritablement une pièce inédite. Une pièce à l'esthétique singulière qui brouille les frontières du design et de l'art, du poétique et du fonctionnel.

 

Laque de carrosserie sur verre soufflé
Présentées (sous le parrainage de l'ambassade de Suisse) de manière plus classique dans une seule salle, les pièces mobilières de Philippe Cramer n'en sont pas moins intéressantes. Ce designer suisse, qui a lancé sa marque Cramer et Cramer il y a une quinzaine d'années, dessine aussi des meubles pour de grands éditeurs ainsi que des objets pour les boutiques du MoMa ou du Musée d'art contemporain de Tokyo.

Formes minimalistes, lignes très épurées, couleurs pimpantes ou au contraire tons naturels, ses créations marient les styles (parfois aussi les matières) ultracontemporains avec les techniques ancestrales de son pays. Celle de la céramique coulée main, de l'ébénisterie de bois locaux (chêne et noyer), de l'argent martelé et du verre soufflé qu'il continue de faire réaliser de manière artisanale. Et donc forcément en séries limitées. D'ailleurs, chauvinisme ou pas, le designer donne à chacun de ses objets le nom d'un village suisse. C'est le cas de ses fameux luminaires colorés « Randogne » aux formes circulaires simples (en acier découpé au laser, puis recouvert d'une laque de peinture de carrosserie automobile), qui l'ont rendu célèbre sous son propre label. Mais encore de ses vases « Ragaz » en verre soufflé repeints à la laque automobile ou de ses soliflores à grande anse baptisés « Sils ». « C'est un travail plus d'émotion que conceptuel », affirme Philippe Cramer. Une définition qui pourrait aussi bien s'appliquer à l'univers de Hicham Ghandour.

VILLA AUDI
Jusqu'au 11 juin. Achrafieh, Sofil. Horaires d'ouverture : du lundi au vendredi de 10h à 17h ; les samedis de 10h à 13h.

 

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