Elle s'appelle Nicole et habite Beyrouth avec son époux dans un appartement de standing moyen, acquis par le couple en 1991. L'immeuble n'est plus de première jeunesse. Construit en 1975, il a subi les usures du temps, entretenu « autant que possible » par ses habitants, propriétaires comme elle ou locataires.
Nicole règle ses factures rubis sur l'ongle, toujours dans les délais, soucieuse d'éviter les mauvaises surprises. Sa taxe municipale, elle s'en acquitte chaque année, minutieusement, quasi religieusement, en citoyenne accomplie. Le montant atteignait généralement 268 000 LL, répartis entre la valeur locative de l'appartement et les frais d'entretien du réseau d'égouts et des trottoirs. Cela permettait à cette enseignante universitaire et son époux d'établir leur budget mensuel.
Depuis 2008 et sans qu'elle sache pourquoi, Nicole voit sa taxe municipale grimper régulièrement. L'augmentation étant limitée, cette mère de famille se contentait au début de grogner et de demander pourquoi, sans jamais recevoir de réponse à sa question. Elle a fini par s'accommoder de la situation.
Mais voilà qu'en 2016, la facture municipale a carrément doublé. Elle est de 532 000 LL. La facture inclut la taxe de 2016 qui s'élève à 399 000 LL, mais aussi des augmentations rétroactives pour les trois années précédentes, d'une valeur totale de 133 000 LL. Pas la moindre amende de retard. Nicole est bel et bien en règle.
Cette fois, elle exige des réponses. Elle veut savoir pourquoi cette augmentation substantielle, et en vertu de quelle loi ou de quel arrêté. Et pourquoi ces arriérés de facture, alors qu'elle est à jour.
Pour avoir fait des études de droit, cette femme est en terrain de connaissance. Depuis février dernier, après avoir en vain frappé à la porte de la municipalité de Beyrouth, adressé une plainte au mohafez en personne, et s'être vu promettre une réponse dans un délai d'une semaine, elle n'a jamais reçu la moindre explication. Un fonctionnaire a vaguement évoqué une décision qui touche les locataires et les propriétaires d'avant 1992. Sans lui indiquer de texte légal. Et puis les voisins de Nicole n'ont pas été majorés, eux. Ils sont pourtant dans une situation similaire. Les facturations sont-elles décidées au pif ?
« La municipalité de Beyrouth, c'est les douze travaux d'Astérix », lance-t-elle, un brin exaspérée. Impossible d'avoir le standard téléphonique. Impossible donc de prendre rendez-vous. Nicole a fait non moins de 5 allers-retours. Elle est toujours rentrée chez elle bredouille. Soit la personne concernée n'est pas là. Soit elle vient de s'en aller. Soit alors le dossier a été transféré à un autre département. Et si par malheur elle réclame l'accès à son dossier, les agents disponibles disparaissent, comme par enchantement. « Les locaux grouillent pourtant de fonctionnaires, mais personne pour résoudre vos problèmes », déplore-t-elle.
On lui a même conseillé de contacter un membre du conseil municipal. Ce qu'elle a fini par faire, de guerre lasse. L'élu s'est montré d'une grande courtoisie au téléphone. Il lui a même répondu qu'il n'était pas au courant d'une quelconque majoration de la taxe municipale, sauf en cas de hausse du loyer, l'invitant à lui envoyer son dossier. Ce qu'elle a fait. Sans réponse.
« Qu'ils respectent donc l'intelligence des gens ! » lance cette Beyrouthine qui refuse de baisser les bras à l'adresse du conseil municipal.
Faisant valoir son droit à être informée, elle craint de voir sa facture doubler encore l'année prochaine, si elle ne se bat pas.
Liban - Citoyen grognon
Au pif, la facture municipale ?
OLJ / Par Anne-Marie El-HAGE, le 18 mai 2017 à 00h00
Au pif, la facture municipale LE NOUVEAU SPORT NATIONAL DES POUVOIRS PUBLICS DU GOUVERNEMENT A LA MUNICIPAlITE ,DE LA BASE AU SOMMET? LA REPONSE : COMMENT PILLER LE CONTRIBUABLE ET LE FAIRE SAIGNER A BLANC. DANS TOUS LES CAS LES LIBANAIS ,DANS LEUR LACHETE ET LEUR RESIGNATION MERITENT BIEN CETTE BANDE DE VOYOUS QUANT A LA SOCIETE CIVILE ,A FORCE DE CONFONDRE ACTES ET PAROLES ELLE EST SIMPLEMENT DEVENUE SERVILE
21 h 05, le 19 mai 2017