Rechercher
Rechercher

Dernières Infos

Iran/présidentielle: le candidat conservateur nie vouloir l'isolement

Le religieux conservateur Ebrahim Raissi, candidat à l'élection présidentielle de vendredi en Iran, a nié mardi vouloir freiner l'ouverture internationale de la République islamique, comme l'en accuse les modérés et réformateurs soutenant le président sortant Hassan Rohani.

"Ils disent que nous ne voulons pas d'interactions avec le monde, c'est un gros mensonge", a affirmé M. Raissi devant des partisans rassemblés dans une salle de prière à Téhéran. "Nous croyons à l'interaction avec tous les pays, mais dans la dignité".

Sans remettre en cause l'accord nucléaire de 2015, voulu par le guide suprême, l'ayatollah Ali Khamenei, M. Raissi accuse le gouvernement Rohani d'avoir été "faible" dans les négociations avec les grandes puissances en faisant trop de concessions sans obtenir de réelles contreparties. Pendant la campagne, il a d'ailleurs comparé cet accord, qui a permis la levée de sanction économiques internationales, a un "chèque que le gouvernement a été incapable d'encaisser".

Devant ses partisans, le principal candidat conservateur, coiffé de son turban noir, a également mis l'accent sur l'aide aux plus pauvres et la création d'emplois, son thème de campagne majeur. "Il nous faut créer un million d'emplois chaque année", a-t-il affirmé.

M. Raissi, 56 ans, a été rejoint sur scène par le maire de Téhéran Mohammad Bagher Ghalibaf, qui a retiré sa candidature à la présidentielle à son profit. Ce dernier a répété que M. Rohani n'avait fait que servir l'élite de la société, les "4%". Dans la salle, où hommes et femmes étaient séparés et la majorité d'entre elles portaient le tchador, les spectateurs ont chanté des slogans tels que: "D'ici la fin de semaine, Rohani sera parti!".

Pour les partisans de M. Raissi, la présidence Rohani a contribué à l'augmentation de la corruption, du chômage et à la propagation des valeurs occidentales.
"Raissi est proche de nous, de nos valeurs (ndlr: celles de la Révolution islamique de 1979) et il obéit au guide suprême", a déclaré à l'AFP Ahmad Shahidi, 48 ans, un vétéran de la guerre Iran-Irak (1980-1988).

Certains ne voient pas forcément la libéralisation entamée par Rohani comme un signe de progrès.
"Quel est l'intérêt que mon voile puisse être plus court si mon mari n'a pas de travail?", a demandé Samira Samadi, femme au foyer de 37 ans.

La présidentielle de vendredi en Iran s'annonce comme un duel entre MM. Rohani et Raissi. Parmi les six candidats retenus deux se sont retirés de la course, un troisième serait sur le point de les imiter et le quatrième a déjà appelé à voter pour M. Rohani.

Le religieux conservateur Ebrahim Raissi, candidat à l'élection présidentielle de vendredi en Iran, a nié mardi vouloir freiner l'ouverture internationale de la République islamique, comme l'en accuse les modérés et réformateurs soutenant le président sortant Hassan Rohani.
"Ils disent que nous ne voulons pas d'interactions avec le monde, c'est un gros mensonge", a affirmé M. Raissi...