La communauté turque : une politisation plus culturelle

La religion n'est pas le seul facteur qui peut expliquer l'attitude politisée de certains groupes de l'islam militant face au vote. Pour preuve, le cas étonnant de l'islam officiel turc en France, où l'éducation traditionnelle encourage les membres de la communauté à s'intéresser à la politique, turque comme française. « Il y a 700 000 Français d'origine turque en France, et ils sont assez politisés, car ils suivent de près l'actualité en Turquie, avec plus de 200 chaînes publiques ou privées qui les initient à la politique », énonce Saban Kiper, un Franco-Turc membre de la Diyanet, principale institution agissant en tant que relais dans l'Hexagone de l'islam officiel turc, « dont l'écrasante majorité appartient à l'école hanafi », précise-t-il.
Beaucoup voudraient assister à la structuration d'un groupe musulman de poids, à la manière du vote « latino » aux États-Unis, ou encore du vote « turc pro-Erdogan » en Allemagne. Une tentative de revenir au but essentiel de l'islam militant, à savoir abolir toute forme de division au sein de l'oumma et chercher à faire parler l'islam de France d'une seule voix...