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Turquie : prison ferme pour des propos prokurdes lors d'un talk-show

Une Turque qui s'était émue pendant un talk-show du sort des populations civiles prises au piège des combats entre l'armée et les rebelles kurdes a été condamnée à un an et trois mois de prison pour "propagande terroriste", selon les médias.

Un tribunal d'Istanbul a jugé Ayse Celik coupable de propagande "visant à légitimer les méthodes violentes" du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), a rapporté mercredi soir l'agence de presse progouvernementale Anadolu.

En janvier 2016, Mme Celik, qui se présentait comme une enseignante originaire de Diyarbakir (sud-est), avait téléphoné en direct au "Beyaz Show", une émission diffusée sur la chaîne Kanal D, alors que les opérations contre le PKK battaient leur plein.

"Est-ce que vous savez ce qui se passe dans l'est de la Turquie ?", avait interpellé la téléspectatrice. "Des enfants, des mères, des gens sont en train d'être tués (...) S'il vous plaît, faites preuve d'humanité et ne restez pas silencieux", avait-elle ajouté.

Emu par le témoignage de Mme Celik, le présentateur du "Beyaz Show", Beyazit Öztürk, avait demandé à ses invités de l'applaudir, s'attirant les foudres des internautes hostiles à la cause kurde ou favorable au gouvernement islamo-conservateur.

Le tribunal d'Istanbul a acquitté le producteur de l'émission, Kadir Turnali, lui aussi accusé de "propagande terroriste", ainsi que 38 personnes poursuivies pour avoir exprimé leur soutien à Mme Celik, a indiqué Anadolu.

Le sud-est de la Turquie est le théâtre d'affrontements quasi-quotidiens entre les forces de sécurité et les membres du PKK, depuis la rupture à l'été 2015 d'un fragile cessez-le-feu visant à mettre fin à un conflit qui a fait plus de 40.000 morts depuis 1984.

Après la fin de la trêve, les autorités turques ont lancé de vastes opérations dans plusieurs villes du sud-est afin de déloger les membres du PKK qui s'y étaient retranchés. Ces combats en zones urbaines ont ravagé des zones résidentielles et déplacé des dizaines de milliers de personnes, selon des organisations internationales de défense des droits de l'Homme.

Une Turque qui s'était émue pendant un talk-show du sort des populations civiles prises au piège des combats entre l'armée et les rebelles kurdes a été condamnée à un an et trois mois de prison pour "propagande terroriste", selon les médias.Un tribunal d'Istanbul a jugé Ayse Celik coupable de propagande "visant à légitimer les méthodes violentes" du Parti des travailleurs du...