Un ex-membre de l'ETA, gravement malade, remis en liberté

La justice française a décidé mercredi la remise en liberté d'Oier Gomez, un ex-membre de l'organisation séparatiste basque espagnole ETA, qui souffre d'un cancer à un stade avancé, avec une espérance de vie de quelques mois.

Détenu dans une unité sécurisée d'un hôpital parisien, Oier Gomez, 33 ans, condamné à 15 ans de réclusion criminelle pour tentative de meurtre sur des gendarmes en France en 2011, est sous le coup de trois mandats d'arrêt européens (MAE), deux émis par l'Espagne et un par le Portugal.

La justice française a accepté ces MAE mais leur application est différée jusqu'à ce qu'Oier Gomez ait exécuté la condamnation prononcée en France, a expliqué à l'AFP son avocate, Clara Rouget.
Or, le Tribunal d'application des peines de Paris a accordé lundi à Oier Gomez une suspension de peine, estimant qu'il remplissait les deux conditions cumulatives posées par la loi, un pronostic vital engagé et une incompatibilité durable de son état de santé avec la détention.

Le tribunal a également considéré qu'il n'y avait aucun risque de renouvellement de l'infraction du fait de l'état de santé du détenu et du fait de la situation politique actuelle, l'ETA (Euskadi Ta Askatasuna, Pays Basque et Liberté) ayant cessé son action armée depuis 2011 et ayant procédé le 8 avril à son désarmement.

Compte tenu de la suspension de la peine, et après avoir examiné mercredi les trois mandats d'arrêt européens, la Chambre de l'instruction de la Cour d'appel de Paris "a ordonné la mise en liberté de M. Gomez sans autre condition", a indiqué Me Rouget. "Il va être libéré très rapidement," a-t-elle précisé.
Originaire de Vitoria (Pays Basque espagnol) et père d'un enfant d'un an, Oier Gomez souffre d'un cancer osseux (sarcome d'Ewing) avec une espérance de vie de six mois.