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Dernières Infos - Liban

Hariri : Nous étions en faveur de la prorogation du Parlement, mais aujourd’hui nous nous y opposons

Le chef du gouvernement libanais, Saad Hariri, a affirmé mercredi soir que sa formation politique, le Courant du Futur, était dorénavant contre la prorogation du mandant du Parlement, une position que son parti avait pourtant défendu récemment.

Les prochaines législatives sont prévues en juin, mais en l'absence d'accord sur une nouvelle loi électorale, le scrutin risque de ne pas se tenir. La loi actuelle prévoit la majoritaire, un mode de scrutin critiqué officiellement par la plupart des formations politiques qui n'ont toujours pas réussi à s'entendre sur un nouveau texte. La Chambre a déjà prorogé son propre mandat par deux fois, en 2009 et en 2013.

« C'est vrai, j'avais donné mon accord à la prorogation du mandat du Parlement, mais aujourd'hui, nous sommes contre cela. Le pays a besoin d'une solution politique », a déclaré M. Hariri aux journalistes, à l'issue d'un entretien à Aïn el-Tiné avec le chef du Législatif, Nabih Berry.

« Je tente aujourd'hui de rapprocher les points de vue des différents pôles politiques. Personne ne veut de vide ni de prorogation. Je refuse la prorogation, et les président Berry et Michel Aoun la refusent aussi. Le problème c'est de savoir comment trouver les solutions avant le 15 mai. Cela fait cinq à six ans que nous œuvrons à une nouvelle loi électorale. Il y a sans doute des propositions qui ont un caractère confessionnel, comme la préqualification, que nous avions approuvé car nous cherchons des solutions », a-t-il reconnu, en référence à la proposition du chef du Courant patriotique libre, Gebran Bassil. Cette proposition consiste en un mélange entre le système majoritaire appliqué au caza (selon une variante de la proposition de loi dite orthodoxe, cumulée au principe de la préqualification des candidats) et, au second tour, la proportionnelle, appliquée à 10 circonscriptions. Elle a été rejetée par plusieurs partis.

Le président Berry, a fixé au 15 mai prochain la séance parlementaire consacrée au vote de la prorogation de la législature.

« Ma formation politique a approuvé la plupart des propositions, car c'est une erreur que de chercher à obtenir la plus grande part par le biais d'une nouvelle loi », a poursuivi le chef du Courant du Futur.

Et d'ajouter : « Aujourd'hui, nous cherchons une loi qui puisse obtenir l'approbation de toutes les parties politiques, et non pas la loi que nous voulons uniquement. Les solutions sont disponibles, les pôles politiques continuent de dialoguer entre eux. Nous travaillons 24 heures sur 24. Nous refusons la prorogation et le vide. Ce pays mérite qu'on fasse tous des sacrifices. Si Dieu le veut, nous aboutirons à une solution. »

« Personne ne peut éliminer Saad Hariri. Personne n'a pu le faire par le passé », a conclu M. Hariri.

Saad Hariri n'a pas clairement dit mercredi soir s'il était en faveur de la proportionnelle intégrale, mouture défendue par le Hezbollah. Selon plusieurs sources, M. Berry dévoilera une proposition prévoyant également la proportionnelle intégrale et la création d'un Sénat (prévu par l'accord de Taëf en 1989). Un peu plus tôt, la chaîne LBCI a rapporté que M. Hariri avait exprimé son accord concernant la proportionnelle intégrale, lors d'une rencontre avec M. Bassil et un responsable  du Hezbollah, Hussein Khalil.

Sur un autre plan, M. Hariri a dit que, « si Dieu le veut, il y aura un Conseil des ministres la semaine prochaine », alors que les réunions du gouvernement sont suspendues depuis plusieurs jours. « Je n'ai pas convoqué de conseil des ministres jusque-là car je cherche à faire pression sur les pôles politiques afin qu'ils œuvrent à une nouvelle loi électorale », a expliqué M. Hariri.

Le chef du gouvernement libanais, Saad Hariri, a affirmé mercredi soir que sa formation politique, le Courant du Futur, était dorénavant contre la prorogation du mandant du Parlement, une position que son parti avait pourtant défendu récemment.
Les prochaines législatives sont prévues en juin, mais en l'absence d'accord sur une nouvelle loi électorale, le scrutin risque de ne pas se...