Rechercher
Rechercher

Moyen Orient et Monde - Portrait

Le parcours de Karim Cheurfi, multirécidiviste, au cœur de l’enquête

Karim Cheurfi « n’avait pas présenté tout au long de sa période d’incarcération de signes de radicalisation ou de signes de prosélytisme », a déclaré hier le procureur de Paris, François Molins. Christophe Archambault/AFP

Au lendemain du meurtre d'un policier sur les Champs-Élysées à Paris, l'enquête se concentrait sur le parcours du tueur, Karim Cheurfi, un Français, et son lien éventuel avec le groupe État islamique (EI).
Le déroulé des événements a été éclairci hier par le procureur de Paris, François Molins. Jeudi soir, le tueur, arrivé en voiture sur les Champs-Élysées, s'est porté à hauteur d'un car de police stationné sur l'avenue. Il est descendu et a ouvert le feu avec un fusil d'assaut kalachnikov sur le véhicule, tuant sur le coup le policier de 37 ans assis au volant, de deux balles à la tête, a précisé M. Molins. Il a ensuite contourné le car de police et tiré à plusieurs reprises sur des policiers en faction sur l'avenue, blessant grièvement un policier de 34 ans, dont les jours ne sont pas en danger, et légèrement un troisième policier de 31 ans, et une passante allemande touchée au pied par des éclats de balle.
Les investigations se concentrent pour l'heure sur la personnalité et les motivations de l'assaillant, Karim Cheurfi, 39 ans, aux lourds antécédents judiciaires (4 condamnations, deux passages en prison), selon des sources proches de l'enquête. Le procureur Molins a souligné que Karim Cheurfi « n'était pas fiché S » (considéré comme une menace pour la sûreté de l'État) et « n'avait pas présenté tout au long de sa période d'incarcération, donc pendant une période de quasiment 14 ans, (...) de signes de radicalisation ou de prosélytisme ».
Karim Cheurfi avait été arrêté le 23 février après avoir affirmé à un proche, en décembre, vouloir « tuer des policiers en représailles à ce qui se passait en Syrie », pris des contacts pour acheter des armes et acheté des couteaux commando, une minicaméra et des masques sur internet. Mais il avait été relâché le lendemain, la justice estimant ne pas disposer d'assez d'éléments, selon des sources proches de l'enquête. Une enquête antiterroriste avait néanmoins été ouverte en mars à son sujet. Puis, en avril, il avait été convoqué par le juge d'application des peines de Meaux (Seine-et-Marne) car il avait effectué en janvier et février un voyage en Algérie – « pour s'y marier », selon lui – sans avertir la police, comme il en avait l'obligation. Lors de sa convocation, le juge n'avait toutefois pas révoqué son sursis avec mise à l'épreuve, a précisé François Molins.
Karim Cheurfi, qui semble avoir agi seul, selon les premiers éléments de l'enquête, avait été condamné en 2005 à quinze ans de réclusion pour tentatives d'homicide volontaire, notamment sur un policier en Seine-et-Marne.

« Un type qui a un grain »
Son lien exact avec le groupe jihadiste État islamique (EI), qui a rapidement revendiqué l'attaque jeudi soir, reste à établir. Jeudi, un mot manuscrit défendant Daech a été retrouvé sur les lieux de l'attaque, avec l'arme à feu, deux gros couteaux et un Coran. Selon l'EI, l'attaque a été menée par un combattant du nom d'« Abu Yussef le Belge », une nationalité qui ne correspond pas à celle, française, de Karim Cheurfi.
Salim, un ami de la famille du tueur, l'a décrit à l'AFP comme un type qui « a un grain » et « a passé une bonne partie de sa vie en prison ». Dans son voisinage, Karim Cheurfi n'est pas décrit comme un homme radicalisé. « Il ne savait même pas se servir d'une télécommande, alors aller sur internet et contacter "Daech", j'imagine pas! » a déclaré Salim, avant d'ajouter : « Je vais souvent à la mosquée, je ne l'y ai jamais vu. »

Source : AFP

Au lendemain du meurtre d'un policier sur les Champs-Élysées à Paris, l'enquête se concentrait sur le parcours du tueur, Karim Cheurfi, un Français, et son lien éventuel avec le groupe État islamique (EI).Le déroulé des événements a été éclairci hier par le procureur de Paris, François Molins. Jeudi soir, le tueur, arrivé en voiture sur les Champs-Élysées, s'est...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut