« Fast and Furious 9 » doit être tourné à Beyrouth

Alors que l'épisode 8 de Fast and Furious bat actuellement tous les records de fréquentation, le visionnage de son introduction à La Havane donne des envies de tournage dans la capitale libanaise...

La course fait rage dans les rues escarpées de la capitale cubaine, entre la voiture la plus rapide de l'île et la plus lente. Dominic Torreto la gagnera avec la tortue, en marche arrière évidemment. Les prises de vue aérienne sont impressionnantes de ressemblance avec Beyrouth, la désorganisation urbaine, les immeubles délabrés, les réservoirs d'eau sur les toits, les fils électriques qui pendent, la proximité de la mer, le Malecón et ses airs de corniche de Raouché.

Serge Akl, le directeur de l'Office du tourisme libanais à Paris, qui a aussi un pied dans la production cinématographique par le biais de son agence 35mm présente au Festival de Cannes, a désormais une mission : celle de vendre Beyrouth au Studio Universal pour que l'épisode 9 soit tourné au Liban. Car le pays présente aussi d'autres caractéristiques qui remplissent à la perfection le cahier des charges de la franchise.

Le premier des critères est la présence d'une population féminine aux qualités esthétiques supérieures à la moyenne. Il est de notoriété publique que les femmes libanaises sont parmi les plus belles du monde et que, l'été comme l'hiver, elles aiment porter le moins de tissu possible pour aérer leur derme, surtout celui de leurs jambes infinies. Les Libanaises n'ont rien à envier aux Cubaines à ce niveau-là, bien au contraire.

Deuxième critère, l'existence d'une culture tuning, faite de voitures boostées, cornaquées, relookées, aux moteurs gonflés et aux installations audio ultrapuissantes. Cette culture existe, est même très présente, certains « jagal » adorant pousser leur BMW des années 90 dans leurs retranchements et faire vrombir les moteurs dans les embouteillages du samedi soir. L'activité du dérapage contrôlé est aussi très prisée, le tout avec une seule main. Se rajoute au tuning la culture des deux-roues propre au Liban, avec ses scooters gymkhana et son wheeling sans casque sur l'autoroute du Sud, qui apporterait un peu de nouveauté dans la franchise.

Troisième critère, la possibilité d'avoir une population masculine locale suffisamment musclée et tatouée pour pouvoir offrir un semblant de contradiction à The Rock et Vin Diesel. Ahla w sahla! Le macho est une spécificité libanaise, il a été inventé par les Phéniciens en même temps que l'écriture. Tous les Libanais sont musclés et tatoués, surtout depuis que c'est à la mode, et ce sont eux qui ont imaginé le look de tueur à Ray Ban. Nos deux protagonistes auront donc du fil à retordre en termes de look menaçant. Il faudra juste expliquer aux acteurs libanais qu'ils devront perdre tout « machkal » face aux acteurs principaux. Mais qu'ils seront payés en conséquence et que leur mère ne sera pas au courant.

Quatrième et dernier critère, la présence, dans un rayon plus ou moins large, d'une menace sécuritaire quelle qu'elle soit. Le choix est multiple entre les combattants de l'EI aux frontières, le conflit en Syrie, les différentes milices œuvrant sur le territoire, les trafiquants en tout genre de la Békaa, les marchands d'armes internationaux faisant leur business à partir du Liban ou la simple bagarre de boîte de nuit qui dégénère parce qu'un macho a regardé une bimbo de travers.

La fréquence de production étant de deux ans, il faut se dépêcher pour que le prochain épisode ait lieu ici, et qu'enfin le Liban puisse apporter sa pierre à l'édifice de Fast and Furious, en offrant ce qu'il fait de mieux en matière de trafic routier : l'embouteillage.

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