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Liban - Présidentielle française

Pour le comité libanais d’En Marche !, Macron combattra le terrorisme sans soutenir Assad

L’équipe d’Emmanuel Macron. Photo Greg Demarque.

Le comité de soutien du candidat d'En Marche !, Emmanuel Macron, au Liban a organisé mercredi soir une réunion-débat à l'hôtel Smallville de Beyrouth. À quelques jours du premier tour de l'élection présidentielle, les Français résidant au Liban et les Franco-Libanais ont pu ainsi suivre un exposé des grandes lignes du programme d'Emmanuel Macron.

Pour l'occasion, le 16e étage de l'hôtel beyrouthin avait un air de QG de campagne. Drapeaux français répartis aux quatre coins de la pièce, pancartes En Marche ! mises en évidence, le tout sur fond sonore de discours de M. Macron. Le bureau de soutien du candidat au Liban a tenu à organiser ce deuxième événement à l'approche du premier tour de dimanche afin d'engager le débat sur le programme de M. Macron dans plusieurs domaines. Trois membres actifs du comité sont intervenus : Marilyne Jallad, journaliste et auteure, et Jacques Mechelany, indépendant et cadre supérieur dans le secteur de la finance, tous deux responsables d'En Marche !-Liban. Le témoignage le plus attendu était celui de Philippe Corroller, ancien soutien actif du parti Les Républicains et juppéiste convaincu. Depuis l'investiture de François Fillon, il a décidé de quitter le parti et de militer aux côtés de M. Macron.

 

(Lire aussi : « En Marche ! » mise sur la sensibilisation pour mobiliser l’électorat du Liban)

 

Bien décidé à contredire les détracteurs de M. Macron qui le critiquent sur son programme, les organisateurs ont voulu détailler point par point ce programme. À coups de PowerPoint, les militants ont passé en revue les différentes thématiques abordées par le candidat. Un aspect social mais aussi très économique. Le candidat prévoit plusieurs mesures dans le but « d'embaucher et d'investir ». Il s'agit là de supprimer les charges des auto-entrepreneurs, de baisser l'impôt sur les sociétés ainsi que de plafonner les indemnités de licenciement. Des propositions susceptibles d'intéresser les Français du Liban, pour beaucoup issus du secteur privé. Pour Jacques Mechelany, « les Français de l'étranger se soucient aussi beaucoup du climat économique de la France », même s'ils n'y vivent pas.

Cependant, dans le contexte actuel, les préoccupations des Français du Liban sont très axées sur la situation en Syrie et les problématiques sécuritaires. Les rapports entre les candidats à la présidentielle et les acteurs politiques, militaires et religieux au Moyen-Orient sont aussi des points importants pour les Français dans la région. Ces sujets ont été largement abordés au moment du débat. Les intervenants ont notamment indiqué que le candidat a une position « nuancée et lucide » sur la question syrienne. Pour Macron, « le premier ennemi de la France est Daech et le premier problème de la Syrie est Bachar el-Assad », selon Jacques Mechelany. Cela sous-entend qu'il compte combattre le terrorisme islamiste sans soutenir le régime syrien ni Vladimir Poutine.

 

(Lire aussi : Pas de retour des réfugiés sans solution politique en Syrie, souligne Macron)

 

Dépasser les clivages traditionnels
Traditionnellement, il est connu que les Français du Liban votent plutôt à droite. Cela est dû à « l'écosystème du pays », selon le comité de soutien de M. Macron. Le vote en faveur de Fillon ou de Le Pen au Liban est donc susceptible d'être plus important ici. « Ces grands partis sont implantés depuis longtemps au Liban comme dans le monde, relève Marilyne Jallad, alors que nous existons depuis seulement un an. » Les sympathisants de M. Macron savent qu'une victoire de leur candidat lors du vote libanais est peu envisageable. Mais au-delà de la présidentielle, c'est le mouvement qui paraît important à leurs yeux. « Après, il y aura les législatives et d'autres élections, souligne Marilyne Jallad. C'est un mouvement qui veut devenir pérenne. »

Le nouveau parti s'attend aussi à une forte mobilisation dans d'autres pays, surtout en Afrique. Il reste que nombre de Français du Liban pourraient se laisser tenter par le candidat du « ni gauche ni droite ». Alexandre Richar était présent à la réunion de mercredi à Badaro. Il confie n'avoir encore jamais voté de sa vie mais pourrait bien franchir le cap cette année. « Je suis venu pour me faire une idée plus précise, déclare-t-il, et parmi tous les candidats, c'est Emmanuel Macron qui se rapproche le plus de ma sensibilité. » Si le candidat d'En Marche ! ne prétend pas vouloir percer maintenant au pays du Cèdre, il compte bien s'y implanter sur le long terme.

 

 

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