En visite depuis lundi à Beyrouth, l'ancien ministre et candidat à la présidentielle française Emmanuel Macron s'est rendu hier chez le président de la République, Michel Aoun, ainsi que chez le Premier ministre, Saad Hariri. Lors de ses entretiens, M. Macron a lié le règlement de la crise des réfugiés syriens à la mise en place d'une solution politique en Syrie qui permettrait leur retour en sécurité dans leur pays.
À l'issue de son entretien à Baabda, M. Macron a souligné qu'il ne faut pas se méprendre et que personne ne va accueillir le million de réfugiés syriens présents au Liban. Ce problème, selon lui, est dû au fait que le monde n'a pas vu la crise des réfugiés venir. C'est la faute aux Européens en grande partie, dès le début de la crise, a-t-il dit. Aujourd'hui, le rôle de la France est de travailler à trouver une solution politique qui va permettre le retour des réfugiés sitôt que la situation politique se sera stabilisée en Syrie, a encore estimé M. Macron, pour qui la France et l'Union européenne devront participer à la relance économique au Liban.
Il a d'autre part indiqué avoir assuré au président Aoun, en sa qualité de candidat à la présidentielle française, sa volonté de préserver le Liban et sa stabilité et souligné que la sécurité et la guerre contre l'État islamique restaient la priorité de la France.
Emmanuel Macron a également passé en revue la situation locale et régionale avec le Premier ministre, Saad Hariri, qu'il a rencontré au Grand Sérail. « Nous avons évoqué longuement la situation des réfugiés, la crise syrienne et les enjeux sécuritaires, politiques et économiques de la région », a déclaré M. Macron, selon un communiqué du bureau de presse du Premier ministre. Il a estimé dans ce cadre qu'une solution politique à la crise syrienne est la seule qui permettrait de manière crédible et durable de régler la question des réfugiés. « Le Liban est sans doute le pays dans lequel cette crise syrienne doit être le mieux appréhendée et, en même temps, le pays dans lequel nos valeurs et notre histoire communes sont les mieux représentées : cette capacité à porter le pluralisme, la diversité et le respect de toutes les différences, dans des situations parfois très tendues », a déclaré M. Macron à la presse à l'issue de sa rencontre avec Saad Hariri. « La France sera toujours aux côtés du Liban » au nom de « ces intérêts profonds partagés », a-t-il ajouté.
M. Hariri a pour sa part insisté sur l'importance de la préservation des relations avec la France. « Je voudrais vous remercier d'être venu au Liban, ce pays qui croit fermement que la relation entre la France et le Liban est une histoire d'amitié. Votre présence ici est un soutien pour le Liban et pour le gouvernement, dans cette période fragile que traverse la région. Je crois que le Liban a toujours besoin de ses amis, spécialement la France. J'espère que le Liban comptera toujours pour la France. En ce moment de fragilité, où la région est en proie à l'extrémisme, avec ce qui se passe en Syrie, en Irak, en Libye, c'est toujours bien de voir la France au Liban », a dit le Premier ministre.
À noter qu'Emmanuel Macron a pris part, dans le cadre de sa visite à Beyrouth, à une conférence organisée à l'École supérieure des affaires, avant de rencontrer la communauté française au Liban. Dans ce contexte, il s'était démarqué de la politique pro-opposition de Paris en Syrie en prônant « une capacité à parler à toutes les parties », disant que le départ du président Bachar el-Assad ne doit pas être un « préalable à tout » dans le cadre de négociations.
M. Macron s'est également rendu à l'Université Saint-Joseph où il a rencontré le recteur de l'établissement, le père Salim Daccache. M. Macron doit se rendre aujourd'hui en Jordanie.
Liban - Liban-France
Pas de retour des réfugiés sans solution politique en Syrie, souligne Macron
OLJ / le 25 janvier 2017 à 00h00
commentaires (4)
Ou comment faire, pour inventer le fil à couper le beurre !
ANTOINE-SERGE KARAMAOUN
16 h 14, le 25 janvier 2017