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Campus - Focus

La musique syriaque maronite sous la loupe du père Toufic Maatouk

Le chercheur, directeur de l'École de musique des pères antonins, s'est attaqué à un sujet inédit et épineux.

Soutenue en 2015 à l'Institut pontifical de musique sacrée à Rome, la thèse du père Toufic Maatouk, effectuée dans le cadre d'un doctorat en musicologie et intitulée Essai de modélisation sémiotique modale des hymnes syriaques de l'office maronite, lui a valu les félicitations du jury et la mention excellent. L'Institut pontifical de musique sacrée a même souligné lors de la soutenance que « c'est la première fois qu'un travail aussi scientifique est fait », se souvient le père Maatouk qui précise que le choix de sa thèse « correspond aux aspirations » de l'Ordre antonin maronite (OAM), qui souhaite entamer une recherche approfondie sur les hymnes syriaques maronites.
L'étude qui vient de paraître aux éditions Geuthner (Paris) et aux éditions de l'Université antonine est le fruit de cinq ans de travail. Dirigé par le professeur Nicola Tangari, spécialiste des traditions grégoriennes de Monte Cassino, et en cotutelle par le professeur Nidaa Abou Mrad, doyen de la faculté de musique et de musicologie de l'Université antonine (UA), le religieux antonin s'est attaqué à un sujet inédit et épineux en se penchant sur 155 hymnes syriaques maronites, répertoriés dans toutes les localités libanaises par le père antonin Boulos el-Achkar (1929-1960) et chantés par le père antonin Maroun Mrad (1913-2009), un maître-chantre hors pair dans l'interprétation de ce corpus hymnique. Ce qui avait d'ailleurs amené dans les années 1970 l'ethnomusicologue suisse Ivar Schmutz-Schwwaller à enregistrer sur cassettes sa voix en solo. Précieusement conservés dans les archives de l'OAM, ces enregistrements ont été annotés par le père Toufic Maatouk et font l'objet de la présente thèse.

La grammaire de Chomsky
Musicologue, musicien, d'un dynamisme à toute épreuve, le père Maatouk est également chef de chant, d'orchestre et de la chorale de l'UA, ainsi que directeur du département d'opéra au Conservatoire national supérieur de musique et maître de conférences à la faculté de musique de l'UA. « Après deux diplômes complétés à l'UA en mélodies du vendredi saint (master 1) et l'ensemble des mélodies de la semaine sainte (master 2), mon travail de doctorat a consisté en un essai d'application de la grammaire générative du célèbre linguiste américain Noam Chomsky, fondateur de la linguistique générative et transformationnelle, sur les hymnes de l'office divin, noyau générateur de la liturgie maronite », explique-t-il. Il s'agit d'une étude comparative entre la rythmique des textes littéraires et la musicalisation de ces mélodies transmises oralement. « L'objectif étant de comprendre le fonctionnement chomskyen de l'élaboration compositionnelle des hymnes à partir d'un nombre réduit de mélodies types pour essayer d'en dégager le noyau constitutif de la musique syriaque maronite », poursuit le père Maatouk. Et de confier : « Je suis reconnaissant à mon maître en musicologie, le professeur Nidaa Abou Mrad, dont les travaux scientifiques fondateurs ont permis à ma réflexion de s'épanouir. »
D'un apport précieux pour la carrière de ce passionné de musique de 37 ans, cet essai constitue un document fondateur de la musique syriaque maronite, et un plus pour la faculté de musique et de musicologie de l'UA, ouvrant la voie à d'autres recherches.

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Soutenue en 2015 à l'Institut pontifical de musique sacrée à Rome, la thèse du père Toufic Maatouk, effectuée dans le cadre d'un doctorat en musicologie et intitulée Essai de modélisation sémiotique modale des hymnes syriaques de l'office maronite, lui a valu les félicitations du jury et la mention excellent. L'Institut pontifical de musique sacrée a même souligné lors de la...

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