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Jihad en Syrie: de 8 à 10 ans requis en appel contre sept Strasbourgeois

La peine maximale, soit huit à dix ans de détention, a été requise mardi à l'encontre de sept membres de la filière jihadiste dite de Strasbourg, jugés en appel à Paris pour un séjour en Syrie entre décembre 2013 et avril 2014.

Ces sept hommes, dont le frère de l'un des kamikazes du 13 novembre 2015, ont été condamnés en première instance à des peines de six à neuf ans de prison ferme en juillet dernier, pour "association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste".

"Je vous demande de ne pas sous-estimer la menace", a lancé l'avocat général, Naïma Rudloff, décrivant des hommes installés dans "une relation de travail avec (le groupe jihadiste) Etat islamique" en Syrie, partageant son idéologie et dont aucun n'a, selon elle, renié son engagement.

Contre Karim Mohamed-Aggad, dont le frère Foued a tué au Bataclan, R. T. et les frères Ali et Mohamed Hattay, barbes noires et sourires en coin, la magistrate a demandé dix ans de détention et une peine de sûreté des deux tiers, empêchant toute remise en liberté pendant cette durée.

Elle a ironisé sur la "sincérité" de ces hommes qui ont affirmé avoir changé depuis leur premier procès, citant témoignages et écoutes réalisées en prison: Mohamed Hattay, goguenard, dit se renseigner sur le jihad "car il fait du journalisme" alors que Karim Mohamed-Aggad assure que "le produit Daech coule dans (ses) veines" -- des propos que ce dernier nie avoir tenus.

Elle a souligné "la fascination" exercée sur la bande par Foued Mohamed-Aggad, qui était du même voyage en Syrie et n'est revenu en France que pour attaquer la salle de concert parisienne du Bataclan, où 90 personnes ont été tuées.

L'avocat général a été un peu moins dur pour les trois autres Alsaciens, moins charismatiques, rasés de près et restés deux mois de moins que les premiers en Syrie: elle a requis huit ans de détention et une peine de sûreté des deux tiers contre Mokhlès Dahbi, Miloud Maalmi et Banoumou Kadiakhe.

Des réquisitions qui reprennent exactement celles du procureur en première instance, pour un même diagnostic: une dangerosité intacte et le nécessité de "protéger la société".

"Ce procès", a insisté Mme Rudloff, "n'est pas celui de l'islam" mais celui de "faits terroristes" à travers un "projet politique": le procès de sept hommes qui "se sont convaincus d'être victimes de persécutions en France", qu'ils décrivent comme un pays de mécréants "qui pensent descendre du singe".

Un réquisitoire "qui joue sur la peur, s'interroge sur la sincérité des prévenus mais n'apporte aucune preuve", a dénoncé Martin Pradel, avocat de Banoumou Kadiakhe.

Comme au premier procès, les prévenus ont assuré qu'ils étaient partis "combattre" le régime syrien, à l'initiative de leur recruteur Mourad Fares, mais qu'ils n'avaient pas voulu spécifiquement rallier l'EI. Ils seraient rentrés en France après avoir constaté que les groupes rebelles s'entre-déchiraient.

Certains prévenus ont eu à nouveau affaire à la justice depuis le premier procès. Les frères Ali et Mohamed Hattay ont récemment été condamnés pour des téléphones portables saisis en détention.

La décision de la cour d'appel sera mise en délibéré à l'issue des plaidoiries de la défense.

La peine maximale, soit huit à dix ans de détention, a été requise mardi à l'encontre de sept membres de la filière jihadiste dite de Strasbourg, jugés en appel à Paris pour un séjour en Syrie entre décembre 2013 et avril 2014.Ces sept hommes, dont le frère de l'un des kamikazes du 13 novembre 2015, ont été condamnés en première instance à des peines de six à neuf ans de prison...