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Coup d'Etat avorté au Monténégro : un "procès politique monté de toutes pièces", selon des prorusses

Les inculpations d'opposants accusés d'avoir ourdi un coup d'Etat pour s'opposer à l'adhésion du Monténégro à l'OTAN, sont un "procès politique monté de toutes pièces" par le pouvoir, accuse le chef de l'opposition prorusse dans un entretien à l'AFP.

Quelque 25 personnes, pour l'essentiel des Serbes, mais aussi deux Russes et deux responsables de l'opposition, Andrija Mandic et Milan Knezevic, sont accusés par le parquet d'avoir participé à la préparation d'un coup d'Etat avorté, qui était prévu le 16 octobre, le jour des législatives.

L'immunité parlementaire d'Andrija Mandic et Milan Knezevic, patrons du Front démocratique (prorusse), a été levée mi-février. Après avoir souhaité les arrêter, la justice monténégrine avait renoncé. Cette procédure est "un procès politique monté de toutes pièces", accuse Andrija Mandic, dénonçant un "coup d'Etat inventé", dans un entretien à l'AFP accordé cette semaine à Podgorica. "Nos adversaires souhaiteraient voir leurs opposants sur le banc des accusés." "Le procureur suit sans honte le chemin que lui indique le chef du régime", dit-il, dans une allusion à l'ancien Premier ministre Milo Djukanovic.

Partisan d'une intégration à l'Occident de son pays de 620.000 habitants majoritairement slaves et orthodoxes, Milo Djukanovic a abandonné les commandes du gouvernement à un de ses lieutenants. Mais ses adversaires le considèrent toujours comme le véritable patron.

"Je suis un homme politique sérieux", patron d'"un parti qui défend les traditions, conservateur", et qui "n'a rien à voir avec le terrorisme ou une quelconque action armée", dit Andrija Mandic, admirateur de la dirigeante de l'extrême droite française, Marine Le Pen.

Il a ironisé sur les tentatives de le relier "à des espions de troisième ordre, tellement bons qu'ils ne sont parvenus à rien faire le 16 octobre, alors qu'ils étaient censés représenter les structures de renseignement les plus puissantes de la planète". Le parquet a accusé des "organes d'Etat russes (d'être) impliqués à un certain niveau", ce que Moscou réfute.

Andrija Mandic n'a pas dit s'il souhaitait demander à ses partisans de descendre dans la rue en cas de ratification au parlement de l'adhésion à l'Otan, ce qui devrait intervenir au printemps. Des manifestions semblables contre l'Alliance avaient été émaillées de violences en 2015.

Le Front démocratique réclame un référendum sur la question, que le pouvoir refuse. "Le Monténégro traverse une profonde crise politique, économique", "c'est une société profondément divisée, au bord du conflit", met en garde Andrija Mandic. Il réclame aussi des élections générales, "début 2018", sous surveillance internationale, de l'Union européenne, mais aussi "des deux grandes puissances influentes dans la région, les Etats-Unis et la Russie".

Les inculpations d'opposants accusés d'avoir ourdi un coup d'Etat pour s'opposer à l'adhésion du Monténégro à l'OTAN, sont un "procès politique monté de toutes pièces" par le pouvoir, accuse le chef de l'opposition prorusse dans un entretien à l'AFP.Quelque 25 personnes, pour l'essentiel des Serbes, mais aussi deux Russes et deux responsables de l'opposition, Andrija Mandic et Milan...