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Nos Lecteurs ont la Parole - par Ronald BARAKAT

« J’ai fait un rêve... »

(Martin Luther KING, Jr.)

J'ai fait un beau rêve, en ce 14 mars 2017. J'assistais à une cérémonie au BIEL. L'amphithéâtre était bondé de citoyens arborant le drapeau national. Quelques rares drapeaux partisans s'agitaient désespérément, ici et là. Contrairement au protocole en vigueur depuis le 14 mars 2006, la première rangée était occupée par les figures martyres du 14 mars (Rafic Hariri et ses compagnons, et le long cortège qui a suivi). Les fameux « ténors » du 14 Mars ont préféré, cette fois-ci, s'installer derrière, et même en arrière, par humilité. C'étaient les citoyens non embrigadés qui occupaient l'espace privilégié et qui envahissaient les lieux. Ils étaient heureux et fiers, en cette année, après des illusions et des déceptions en série. Ils sentaient que cette fois la vérité serait au rendez-vous, que le mensonge ne serait plus qu'un mauvais songe.
Après l'hymne national, un présentateur, indépendant et inconnu, sorti du milieu de l'assistance, est monté à la tribune pour, d'abord, adresser à tous les Libanais, au nom de la Coalition du 14 Mars, les félicitations pour l'élection démocratique d'un président de la République et la désignation d'un Premier ministre issus des rangs du 14 Mars, tout à fait indépendants, redevables au seul peuple, grâce à des législatives ayant conduit à une majorité souverainiste confortable à la Chambre, et ce sur base d'une loi électorale juste et représentative. Le deuxième échelon du pouvoir, à savoir la présidence de la Chambre, était exclu de la « course », étant devenu du « domaine privé ». En effet, à l'impossible nul n'est tenu (même en rêve). Après des applaudissements nourris (plutôt que des tirs), le présentateur a exposé ce qui a été accompli, et non ce qui devrait l'être. Pour une fois, on nous servait des promesses remplies, et non des promesses creuses, à remplir. Exceptionnellement cette année, on nous a déroulé l'évolution de la révolution du Cèdre, et non sa stagnation (avant son éclatement). Cette fois-ci, on n'entendait aucune complainte, aucune harangue, aucun mea culpa sur la tribune. Aucun « tribun » n'est venu nous bercer et nous berner. Après un exposé des réalisations majeures, couronné d'ovations, un officier est monté sur l'estrade pour nous dévoiler, en toute transparence, les résultats des enquêtes sur l'assassinat des figures présentes au premier rang et – surprise de cette année – les binettes d'assassins et leurs commanditaires ont été affichées sur l'écran géant, « croquées » derrière des barreaux, devant la mine réjouie des martyrs et l'ébahissement de l'assemblée fondue en larmes de joie et d'émotions. L'ambiance était littéralement électrisée de la lumière faite sur les crimes, et non d'obscurs serments et sermons.
Puis le présentateur a dirigé son regard vers le cèdre d'un drapeau national géant, planté au-dessus de l'écran, pour nous montrer qu'aucune de ses « branches » n'était désormais armée, qu'il était (re)devenu entièrement souverain, que ses longs « bras », enfin libérés, s'étalaient largement pour embrasser la nation entière et abriter tous ses fils de son parasol assaini et affermi, que son tronc était le seul pilier de protection, lui-même désormais protégé contre la vermine parasite de la corruption, que ses racines étaient profondément ancrées dans un sol enrichi d'engrais purement libanais.
Puis je fus tiré du rêve... par le Cauchemar.

(Martin Luther KING, Jr.)
J'ai fait un beau rêve, en ce 14 mars 2017. J'assistais à une cérémonie au BIEL. L'amphithéâtre était bondé de citoyens arborant le drapeau national. Quelques rares drapeaux partisans s'agitaient désespérément, ici et là. Contrairement au protocole en vigueur depuis le 14 mars 2006, la première rangée était occupée par les figures martyres du 14 mars...

commentaires (3)

assassine pour sur. ceux derriere l'assissinat des quelques martyrs de notre printemps ont bien reussi leur coup : en effet nous ne pouvons pas esperer que ceux qui sont restes en vie vont exaucer nos voeux . Certainement pas.

Gaby SIOUFI

12 h 27, le 21 mars 2017

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Commentaires (3)

  • assassine pour sur. ceux derriere l'assissinat des quelques martyrs de notre printemps ont bien reussi leur coup : en effet nous ne pouvons pas esperer que ceux qui sont restes en vie vont exaucer nos voeux . Certainement pas.

    Gaby SIOUFI

    12 h 27, le 21 mars 2017

  • POUR QU,UN TEL REVE SE REALISE IL FAUT QU,IL Y AIT APPARTENANCE NATIONALE DIVINE !

    LA LIBRE EXPRESSION

    10 h 20, le 21 mars 2017

  • Un beau rêve ... assassiné!

    Yves Prevost

    07 h 32, le 21 mars 2017

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