Le pape François à Aoun : « J’irai au Liban et je prierai pour lui »

Le président Michel Aoun, qui effectue à Rome sa première visite officielle en Europe, a été reçu hier au Vatican par le pape François. Ce dernier lui a promis d'effectuer une visite au Liban.
« Je visiterai le Liban et je prierai toujours pour lui », a déclaré François à M. Aoun, peut-on lire dans le communiqué publié par le bureau de presse du président, sans précision de date. Selon le texte, le pape a exprimé sa joie d'apprendre que « le Liban a retrouvé sa vitalité, et que l'activité de ses institutions a été relancée depuis l'élection de Michel Aoun à la tête de l'État ». Il a par ailleurs assuré que « le Liban occupe une place particulière au Saint-Siège parce que ce pays dans toutes ses composantes a vécu les valeurs du respect et a œuvré pour instaurer la paix entre les peuples et les communautés différents ».
M. Aoun a remercié le pape François « du soutien et de l'attention qu'il porte continuellement au Liban, ce qui aide le pays à maintenir sa stabilité et à continuer à jouer son rôle dans la région et dans le monde ». « Le Liban du vivre-ensemble occupe une place particulière dans le cœur du pape François qui répondra à l'invitation de se rendre au pays du Cèdre », a écrit de son côté M. Aoun sur Twitter. « Les papes ont toujours vu le Liban comme un modèle, et le Liban à son tour porte un regard d'appréciation et de gratitude au Saint-Siège », a-t-il ajouté.
Accompagné de son épouse Nadia ainsi que d'une délégation d'une vingtaine de personnes, M. Aoun a été reçu hier durant une vingtaine de minutes dans la bibliothèque des appartements pontificaux par le pape François, qui l'a accueilli avec une parole de bienvenue en français. Le président libanais, qui s'est exprimé en arabe avec un interprète, a offert au pape un enfant Jésus habillé d'un drapeau libanais et d'une cape rouge, ainsi qu'un rameau d'olivier en bronze, symbole de la paix.

« le rôle historique de l'Église »
Selon un communiqué du Saint-Siège, les « discussions cordiales » ont notamment souligné « le rôle historique et institutionnel de l'Église » dans la vie du Liban. Elles ont aussi porté sur la Syrie, « avec une attention particulière aux efforts internationaux pour trouver une solution politique au conflit », et sur « la situation des chrétiens au Moyen-Orient ». Le Vatican a en outre exprimé sa reconnaissance pour les efforts déployés par le Liban pour accueillir des réfugiés syriens.
Le président a assuré au pape que « les différends qui ont lieu quelquefois (au Liban) sont dus à des positions politiques divergentes, et non pas à des conflits religieux comme le laissent entendre quelques voix ». Il a ajouté : « Nous avons connu le vivre-ensemble au Liban pendant des siècles entre chrétiens et musulmans, et nous avons construit à travers cette coexistence une seule et même civilisation qui fait que le musulman respecte son frère chrétien, et vice versa. »
M. Aoun s'est également entretenu avec le secrétaire d'État du Vatican, le cardinal Pietro Parolin, en présence notamment du chef de la diplomatie libanaise, Gebran Bassil, du chargé d'affaires du Liban au Vatican, Albert Samaha, du conseiller médiatique du président, Jean Aziz, et du chef du bureau d'information de la présidence de la République, Rafic Chelala.
Au cours de la réunion, le président a exposé la situation au Liban, insistant sur le fait que le pays a déjà surmonté plusieurs obstacles et est maintenant sur la bonne voie, celle du renforcement du dialogue entre les parties politiques.
La discussion entre M. Aoun et le cardinal Parolin a également été axée sur le rôle du Liban sur la scène régionale.

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