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Économie - Liban - Compte rendu

Salamé dément avoir remis sa démission à Aoun

Le quotidien « an-Nahar » avait suggéré hier, citant des sources bancaires anonymes, que le gouverneur de la BDL aurait pu avoir remis sa démission au président de la République la semaine dernière.

Le gouverneur de la Banque centrale, Riad Salamé. Chafic Karim/Reuters

Le gouverneur de la Banque du Liban (BDL) Riad Salamé, dont le mandat expire en juin, a démenti hier des informations de presse selon lesquelles il aurait remis sa démission au président de la République, Michel Aoun.

« Certains organes de la presse écrite publiés (hier) matin à Beyrouth ont relayé une information selon laquelle le gouverneur de la BDL aurait remis sa démission au président de la République. Le bureau de presse du gouverneur de la BDL assure que cette information est dénuée de toute vérité », écrit le bureau de presse de la BDL dans un bref communiqué.

Dans son édition d'hier, le quotidien an-Nahar avait écrit dans un article intitulé Salamé a-t-il remis sa démission à Aoun ? que les milieux bancaires et financiers discutaient depuis le début de la semaine de rumeurs portant sur une hypothétique démission remise vendredi dernier par le gouverneur de la BDL lors d'une entrevue avec Michel Aoun. Comme pour toutes les réunions qui ont déjà eu lieu entre MM. Salamé et Aoun depuis l'élection de ce dernier en octobre, la teneur de cette réunion n'avait pas été divulguée et le quotidien n'en avait pas dit davantage sur ce point. Contacté par L'Orient-Le Jour, le bureau de presse de M. Salamé n'a pas souhaité commenter davantage cette information.

 

Réticence des milieux financiers
« Un groupe de PDG de banques vont se succéder pour rencontrer individuellement le gouverneur de la BDL dans les prochains jours, et comptent également s'entretenir avec le président de la République et le Premier ministre, afin d'expliquer leur réticence à tout changement » dans un contexte qu'ils considèrent difficile pour le secteur financier, ont confié des sources bancaires haut placées au quotidien.

Selon an-Nahar, la question du renouvellement du mandat de Riad Salamé ferait l'objet d'intenses tractations au sein des milieux politiques. « D'un côté le bloc du 8 Mars mené par le président de la République et son entourage souhaiterait nommer un nouveau gouverneur à la place de M. Salamé, et de l'autre le bloc du 14 Mars mené par Saad Hariri et les milieux financiers et patronaux qui, eux, souhaitent la reconduction de M. Salamé », a résumé le quotidien. Ces derniers mettraient en avant les risques qu'un changement à la tête de la Banque centrale feraient peser sur la stabilité du taux de change et sur la confiance des partenaires financiers internationaux du Liban. Des affirmations ont déjà été relayées à travers plusieurs médias depuis l'élection de Michel Aoun.

Fin janvier, le patronat avait déjà réagi en exprimant publiquement son souhait de voir M. Salamé reconduit. « La présence du gouverneur à la tête de (la BDL) est un gage de confiance et de stabilité pour notre économie », a déclaré Fouad Zmokhol, président de la plateforme dédiée à la diaspora du Rassemblement des dirigeants et chefs d'entreprise libanais (RDCL World). Le président des organismes économiques (OE, une organisation patronale) et PDG de la Fransabank, Adnane Kassar, avait également soutenu, dans des termes similaires, la candidature de M. Salamé à sa propre succession.

De son côté, M. Salamé n'a jusque-là jamais exprimé publiquement son souhait de voir son mandat renouvelé en juin, indiquant à plusieurs reprises que « c'est le ministère des Finances qui propose un nom et que c'est le pouvoir exécutif qui choisit » et qu'il était trop tôt pour s'exprimer sur ce sujet. Dans un entretien accordé à l'émission Kalam Ennass sur la LBCI en janvier, il avait cependant déclaré : « J'espère que la situation monétaire restera stable, et elle le sera tant que je suis là. Après, je ne peux pas prédire ce qui se passera », ce qui avait été interprété comme une forme de menace par certains observateurs...

Ancien cadre de la banque d'investissement américaine Merrill Lynch, Riad Salamé a été nommé pour la première fois à la tête de la BDL en 1993 pour 6 ans, un mandat qui a été renouvelé à trois reprises par le Conseil des ministres, en 1999, 2005 et 2011.

 

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