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Moyen Orient et Monde - Reportage

Des Américains forment des soldats irakiens à l’art des ponts

Cent militaires sont déjà prêts à être « opérationnels sur le terrain ».

Les forces de la coalition internationale et des soldats irakiens construisant un pont flottant dans le camp de Taji durant un entraînement, hier. Sabah Arar/AFP

Conseillés par des instructeurs américains, des soldats irakiens s'activent pour établir un pont flottant, l'une des priorités de la bataille de Mossoul où tous les ponts sur le Tigre sont hors d'usage. Debout sur des barges métalliques vertes, les militaires déplacent les différentes parties du pont pour les relier à une berge du lac artificiel de la base militaire de Taji au nord de Bagdad.
Ceux qui ont déjà été formés ont été envoyés à Mossoul, la grande ville du Nord où les forces irakiennes tentent de déloger le groupe État islamique (EI) depuis la mi-octobre. Pour l'armée, l'une des clés du conflit est de s'assurer le contrôle du Tigre, le grand fleuve qui coupe Mossoul en deux.
Le bataillon spécialisé dans les ponts a donc un rôle de premier plan à jouer afin de permettre aux forces de relier la partie orientale, déjà conquise, à celle de l'ouest, où se déroulent actuellement les combats. Or les cinq ponts de la ville ont été sévèrement endommagés par les bombardements et sont hors d'usage. Il s'agit donc, pour l'unité spécialisée, d'établir rapidement des ponts de fortune, en partie ou totalement flottants, aux côtés de ce qui reste des ponts existants. Après la reprise de celui situé le plus au sud de la ville, les forces ont pris le contrôle mardi d'un second pont.

« Essentiel »
À l'entraînement sur la base de Taji, les soldats « apprennent à manier les ponts transbordeurs, conduire les bateaux, mais également à construire les ponts flottants », résume le sergent-chef américain Michael McConaughey, l'un de leurs instructeurs.
« Il y a actuellement environ 90 soldats irakiens déjà formés et compétents en la matière. Avec ces 25 autres, ils seront plus de 100 à être opérationnels sur le terrain », précise-t-il.
Outre les Américains, des militaires britanniques proposent un entraînement similaire sur un autre site. Les Irakiens ont toutefois une longue expérience dans le domaine car l'Irak est surnommé « le pays aux deux rivières », l'Euphrate et le Tigre. Des ponts flottants étaient ainsi déjà utilisés pour relier les deux rives du Tigre à Bagdad au cours de la dynastie abbasside dès le VIIIe siècle.
Ces dernières années, le bataillon « pont » a « pris part à de nombreux combats contre l'EI », explique le capitaine Ali Raad, membre de cette unité. Il a notamment été déployé « dans les provinces d'al-Anbar et de Salaheddine » pour aider à reconquérir les villes aux mains des jihadistes depuis l'été 2014, comme celle de Ramadi. Cette année-là, l'EI avait utilisé un bateau bourré d'explosifs pour détruire deux ponts qui menaient à Dhuluiyah, une ville au nord de Bagdad où des membres de tribus leur avaient tenu tête pendant plusieurs mois. Le soldat Haider Kadhim y avait reçu une balle dans le ventre lors de l'opération ayant visé, avec succès, à établir un pont flottant sur le Tigre. Cet équipement avait permis aux tribus de résister. Les ponts flottants « sont des équipements logistiques essentiels pour soutenir les troupes durant les combats », résume Haider Kadhim.

Salam FARAJ/AFP

Conseillés par des instructeurs américains, des soldats irakiens s'activent pour établir un pont flottant, l'une des priorités de la bataille de Mossoul où tous les ponts sur le Tigre sont hors d'usage. Debout sur des barges métalliques vertes, les militaires déplacent les différentes parties du pont pour les relier à une berge du lac artificiel de la base militaire de Taji au...

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