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Journalistes détenus en Turquie : le Conseil de l'Europe met en garde Ankara

Le Conseil de l'Europe a adressé mercredi une mise en garde à la Turquie, soulignant que la situation des journalistes en détention provisoire y était "critique" et que la CEDH examinerait leurs cas s'ils ne bénéficiaient pas de recours effectifs dans leur pays.

La situation de journalistes et de parlementaires dans le pays "est critique parce qu'ils se trouvent en détention provisoire depuis plusieurs mois", a souligné le secrétaire général du Conseil de l'Europe, Thorbjørn Jagland, dans un communiqué diffusé à l'occasion de la visite à l'institution paneuropéenne du ministre de la Justice turc Bekir Bozdag.

"Si leurs cas ne sont pas examinés bientôt par la Cour constitutionnelle, la Cour ici à Strasbourg (la Cour européenne des droits de l'Homme, CEDH) se demandera probablement s'il s'agit d'un recours interne effectif et commencera tout simplement à traiter leurs requêtes", a-t-il poursuivi.

M. Bozdag a rappelé mercredi la récente création par les autorités d'Ankara d'une commission spéciale composée de sept membres, dont trois magistrats, chargée de recueillir les contestations liées à certaines mesures prises sous l'état d'urgence, comme les limogeages et les fermetures d'associations ou de médias. "Il s'agit d'un recours interne très efficace mis en place par la Turquie", a-t-il insisté lors d'un point presse au côté de M. Jagland. M. Jagland a pour sa part rappelé que cette commission devait "travailler en toute indépendance et sur la base de (la jurisprudence de) la CEDH".

Les procédures judiciaires lancées après le putsch avorté du mois de juillet sont d'une ampleur sans précédent en Turquie, où plus de 43.000 personnes ont été arrêtées dans des purges engagées après le 15 juillet et l'instauration de l'état d'urgence.

Fin janvier, le président de la CEDH avait annoncé que plus de 5.300 Turcs avaient saisi la Cour pour se plaindre de la répression qui avait suivi la tentative de putsch du 15 juillet. Il avait alors rappelé que les requérants, avant de saisir la CEDH, devaient se tourner vers la Cour constitutionnelle turque pour contester les mesures répressives dont ils avaient fait l'objet.

Interrogé sur le sort d'un journaliste germano-turc, correspondant en Turquie du quotidien Die Welt, placé en détention provisoire pour propagande "terroriste", M. Bozdag n'a pas souhaité faire de commentaire, soulignant que "ces investigations et poursuites étaient menées par un système judiciaire impartial et indépendant".

Le Conseil de l'Europe a adressé mercredi une mise en garde à la Turquie, soulignant que la situation des journalistes en détention provisoire y était "critique" et que la CEDH examinerait leurs cas s'ils ne bénéficiaient pas de recours effectifs dans leur pays.La situation de journalistes et de parlementaires dans le pays "est critique parce qu'ils se trouvent en détention provisoire...