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Économie - Focus

Le tourisme marocain fait de la résistance

Une touriste asiatique se prend en photo devant la tour Hassan de Rabat, la semaine dernière. Fadel Senna/AFP

Dans un contexte international difficile, le tourisme marocain s'accroche tant bien que mal : en 2016, 10,3 millions de touristes ont visité le royaume, en hausse de 1,5 % par rapport à 2015, selon l'Observatoire marocain du tourisme. Une « performance » jugée « honorable et positive » par Saïd Mouhid, président de l'Observatoire du tourisme marocain, dans « dans un contexte international difficile », souligne-t-il.
Alors que le tourisme en Tunisie, en Turquie ou encore en Égypte a été touché de plein fouet par les attentats jihadistes ces dernières années, le royaume n'a pas connu d'attentat depuis l'attaque en 2011 de la place Jamaa el-Fna à Marrakech, qui avait fait 17 morts. Mais la menace terroriste est réelle et la police est omniprésente dans les zones touristiques. Car le tourisme est un secteur-clé de l'économie marocaine, qui pèse pour 10 % de la richesse nationale. Avec les exportations et les transferts financiers des expatriés, il est l'une des principales sources de devises du pays et son deuxième employeur. Les recettes du secteur se sont élevées à 6,28 milliards de dollars, en hausse de 3,4 %, avec à la clé une progression des nuitées de 4,5 %.

Nouveaux marchés émetteurs
« L'année dernière a été meilleure que 2015. Et les deux premiers mois de 2017 augurent une année encore meilleure », se réjouit Hanane, gérante d'un riad de la médina de Rabat. « Les Européens arrivent toujours en tête, mais les Chinois sont de plus en plus nombreux », observe Hanane. « Depuis que les visas pour les Chinois ont été supprimés en juin, une porte a été ouverte. »
« Il a fallu faire plus de prospection pour s'en sortir. La conjoncture nous pousse à chercher de nouveaux marchés hors Europe. Mais globalement, on peut dire qu'il y a eu une légère reprise en 2016 », confie Karim, patron d'une agence de voyages à Casablanca.
En 2010, le Maroc avait lancé un ambitieux programme baptisé Vision 2020, visant à porter à 20 millions le nombre de touristes d'ici à 2020, avec 200 000 lits supplémentaires. Mais son bilan a été jugé « très faible » par la Cour des comptes. « La Vision 2020 a été perturbée par beaucoup de facteurs internationaux. Nous n'arriverons pas à 20 millions en 2020 (...), mais cela reste un chiffre symbolique pour mobiliser les opérateurs », concède M. Mouhid.
Les autorités parient aussi sur de nouveaux marchés émetteurs, en ciblant notamment la Russie et la Chine. Malgré quelques milliers d'arrivées supplémentaires, Russes et Chinois ne dépassent pas les 100 000.
Les Français constituent toujours le premier contingent de touristes, avec près d'un tiers des arrivées, suivis des Espagnols. Pour ces deux nationalités, beaucoup sont d'origine marocaine, les Marocains de la diaspora étant comptabilisés comme des touristes.
Pour la presse locale, le Maroc peine à franchir « la barre fatidique des 10 millions » de visiteurs qu'il avait atteinte pour la première fois en 2013, parlant d'un bilan « sans éclat et décevant » et d'un « échec passé sous silence ». Les médias estiment que c'est grâce à la diaspora, qui représente près de la moitié des arrivées, que l'année touristique a été « sauvée », rappelant que le nombre des touristes étrangers a reculé de 0,9 % en 2016.

Dans un contexte international difficile, le tourisme marocain s'accroche tant bien que mal : en 2016, 10,3 millions de touristes ont visité le royaume, en hausse de 1,5 % par rapport à 2015, selon l'Observatoire marocain du tourisme. Une « performance » jugée « honorable et positive » par Saïd Mouhid, président de l'Observatoire du tourisme marocain, dans « dans un contexte...

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