Feuilletons : le nouveau-né de Claudia Marchélian et Samir Habchy

Après une fin décevante du feuilleton Amir el-leyl, victime tout au long de ses 77 épisodes d'une mise en scène boiteuse, de certaines prestations et erreurs impardonnables, débarque un nouveau feuilleton qui semble pour sa part plus prometteur. Le mercredi 8 février, la LBCI a enchaîné avec un nouveau feuilleton, al-Chaqiqatane, orchestré cette fois-ci par Samir Habchy derrière, et même devant, la caméra et Claudia Marchélian sur le papier.
C'est vers une superbe vue de la Méditerranée que le premier épisode nous emporte dans un contexte romantique à l'intérieur d'une maison délabrée qui sert de nid d'amour le temps d'une escapade pour Chérif et Hanane. Chérif, interprété à l'écran par le sympathique Bassem Moghniyé, porte ses habits et se presse pour rattraper son travail dans la ville face à son amante insatiable, une jeune veuve du village et mère d'un petit garçon qui vit avec ses parents. Sur une musique légère et fraîche, la jeune femme rentre, rêveuse, avec pour décor un tableau de superbes paysages naturels défilant au rythme du vent qui joue dans ses longues mèches. Chérif, lui, prend son vélo et se dépêche, ne sachant que faire de sa passion dans un milieu conservateur qui ne pardonne pas la moindre effraction, même si elle est commise au nom de l'amour.
Les scènes suivantes nous plongent dans l'ambiance du Liban des années 60, dans le palais d'une famille de la haute bourgeoisie, composée de deux sœurs, orphelines de mère, vivant avec leur père, Karam beik el-Asmar, interprété par Joseph Bou Nassar, et leur tante paternelle, incarnée par Randa el-Asmar. La sœur aînée, Souraya, campée par l'énigmatique Nadine el-Rassi, est une jeune fille, mais plutôt surmaquillée en femme couguar, rancunière, car blessée par un père qui lui préfère de loin, depuis des années déjà, sa douce benjamine. Cette dernière, Doha, rôle assuré par Sarah Abi Kanaan, fugue de sa maison familiale le soir de ses fiançailles pour le grand bonheur de sa sœur éperdument amoureuse à sens unique du fiancé éconduit, Farid, interprété par Mazen Mouaadam. C'est dans la maison rudimentaire de Zeynoun, une femme pêcheuse, mère de Chérif, brillamment jouée par Roula Hamadé, que Doha se réfugie d'un commun accord avec la sœur de Chérif, Chadia, une jeune fille égoïste et frustrée par sa condition sociale, rôle assuré par Zeina Makki. Le beau Nicolas Mezher est le frère tendre et vertueux de Chérif à l'écran.
Ce feuilleton, un nouveau-né fruit de la coopération entre Samir Habchy et Claudia Marchelian, promet d'être passionnant et authentique. Dès les premières heures de diffusion, l'histoire est captivante, même si elle n'a rien d'original dans le fond. La mise en scène est relativement réussie et le téléspectateur a du plaisir à suivre ces personnages attendrissants et attachants par leur simplicité. La chanson du générique est un véritable succès signé Mahdi Mansour et Ziad el-Ahmadiyé, et interprétée par la voix angélique de Chantal Bitar. Un feuilleton dont l'évolution est à suivre de près car il promet de ne pas décevoir. Du lundi au vendredi après les nouvelles sur la LBCI.