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Moyen Orient et Monde - Décret anti-immigration

Face à la fronde, Trump durcit le ton

Des manifestations anti-Trump ont eu lieu hier devant le consulat américain à Hambourg, en Allemagne. Axel Heimken/DPA/AFP

La mobilisation contre le décret anti-immigration ne s'apaise pas : après les manifestations et l'indignation dans nombre de capitales, le président américain Donald Trump est confronté à une fronde au sein de l'appareil d'État, à laquelle il a choisi de répondre avec fermeté.
Après avoir limogé avec fracas lundi soir la ministre par intérim de la Justice, le président républicain s'en est pris hier avec véhémence à ses opposants démocrates au Congrès, les accusant de paralyser le fonctionnement gouvernemental en tardant à confirmer ses candidats.
« Ils devraient avoir honte ! Pas surprenant que (Washington) D.C. ne fonctionne pas! » a-t-il tweeté avec la volonté évidente de galvaniser sa base électorale.
Décision rarissime lors de la mise en place d'une nouvelle équipe à la Maison-Blanche, Sally Yates, une fonctionnaire de l'ancienne administration Obama qui assurait l'intérim du ministre de la Justice, avait ordonné aux procureurs de ne pas défendre le décret du nouveau président, mettant en doute sa légalité. Dans un communiqué au ton inhabituellement vindicatif, la Maison-Blanche a écarté cette dernière, accusée d'être « très faible sur l'immigration illégale » et d'avoir « trahi » son ministère. Son successeur, Dana Boente, a immédiatement donné ordre aux salariés du département de la Justice « de faire leur devoir » et de « défendre les ordres légaux de notre président ».
La Maison-Blanche défend son décret au nom de la nécessité d'empêcher l'entrée aux États-Unis de « terroristes islamiques radicaux ». « Cela n'a rien à voir avec la religion, il s'agit de terrorisme et de la sécurité de notre pays », martèle le président américain.

« Mauvais message »
Mais la fronde ne vient pas seulement des rangs démocrates. Dans une lettre ouverte, plusieurs dizaines d'anciens conseillers de Barack Obama et George W. Bush ont estimé que ce décret envoyait « le mauvais message à la communauté musulmane dans le pays et de par le monde » : l'idée que le gouvernement américain est « en guerre contre eux sur la base de leur religion ». Les signataires se disent convaincus que cette décision aura « un impact négatif à long terme » sur la sécurité nationale des États-Unis.
Par ailleurs, un responsable américain a indiqué hier que le ministère américain des Affaires étrangères a officiellement entre les mains un mémorandum de nombre de ses diplomates « dissidents » qui dénoncent le décret anti-immigration du président Trump. « Nous avons reçu le mémo dissident », a annoncé à quelques journalistes ce cadre du département d'État à propos de ce texte signé par des centaines de diplomates et fonctionnaires du ministère. Dans ce mémorandum, dont une copie a été publiée lundi par le blog spécialisé Lawfare, les diplomates contestataires dénoncent « une politique qui ferme la porte à plus de 200 millions de voyageurs légitimes dans l'espoir d'empêcher une petite fraction d'utiliser le système des visas pour entrer aux États-Unis et s'en prendre aux Américains ».
« Soit ils acceptent le programme, soit ils s'en vont », avait répondu la Maison-Blanche en guise d'ultimatum.
De partout à travers le monde, les témoignages affluent de ressortissants des pays concernés par les restrictions qui dénoncent, entre abattement, incrédulité et colère, les mesures abruptement mises en place par la nouvelle administration américaine.

Déclarations « inquiétantes »
Au-delà des États-Unis, la vague d'indignation soulevée par l'initiative de la Maison-Blanche n'a pas faibli.
Le président du Conseil européen Donald Tusk a dénoncé les déclarations « inquiétantes » de l'administration Trump qui « rendent notre avenir hautement imprévisible ». La nouvelle administration « semble mettre en cause les 70 dernières années de politique étrangère américaine », a-t-il mis en garde dans une missive envoyée aux chefs d'État et de gouvernement de 27 pays de l'UE (sans le Royaume-Uni).
Le vice-Premier ministre turc Numan Kurtulmus a appelé hier le président Trump à réévaluer son décret motivé par « l'islamophobie, les sentiments anti-immigration et la xénophobie croissants en Occident ».
Enfin, les députés britanniques débattront le 20 février de la pétition, qui a recueilli près de 1,7 million de signatures, réclamant que la visite d'État de Donald Trump soit ramenée au rang de simple visite officielle.

(Source : AFP)

La mobilisation contre le décret anti-immigration ne s'apaise pas : après les manifestations et l'indignation dans nombre de capitales, le président américain Donald Trump est confronté à une fronde au sein de l'appareil d'État, à laquelle il a choisi de répondre avec fermeté.Après avoir limogé avec fracas lundi soir la ministre par intérim de la Justice, le président...

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