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Constitution: des écrivains appellent la Turquie à permettre le débat critique

L'association internationale d'écrivains PEN International s'est alarmée vendredi des restrictions imposées à la liberté d'expression en Turquie, appelant les autorités à permettre le débat critique à l'approche d'un référendum crucial sur le renforcement des pouvoirs du président Recep Tayyip Erdogan.

"Nous avons le sentiment que le gouvernement utilise l'état d'urgence pour faire taire l'opposition", a déclaré à l'AFP Jennifer Clement, présidente de PEN International, au cours d'une visite à Istanbul.

Le Parlement turc a adopté la semaine dernière un projet de révision constitutionnelle visant à étendre les pouvoirs du président Recep Tayyip Erdogan et qui doit désormais être soumis à référendum, au mois d'avril.

"Tenir ce référendum et procéder à une réforme de la constitution sans aucune opposition, ni discussion, ni débat dans le pays, c'est profondément anti-démocratique", a déploré Mme Clement.
"Donc si (M. Erdogan) gagne, ça ne sera pas légitime. Et s'il gagne, il sera sur la route d'une vraie dictature totalitaire", a ajouté la présidente de PEN International.

Avec près de 150 d'entre eux derrière les barreaux, la Turquie est le pays qui détient le plus grand nombre de journalistes et écrivains dans le monde, devant des Etats comme la Chine, l'Erythrée et l'Egypte, selon cette organisation qui lutte pour la liberté d'expression en littérature.

Les autorités se défendent régulièrement de bafouer la liberté de la presse, affirmant que seules les personnes soupçonnées de mener des activités en lien avec des "organisations terroristes" sont poursuivies.

Au cours d'une visite d'une semaine, la délégation de PEN International a rencontré des responsables turcs, dont le ministre de la Culture Nabi Avci, et rendu visite à des médias de l'opposition ainsi qu'à des écrivains en détention.
"Faire passer un changement aussi important dans la constitution d'un pays, sans laisser place au débat, cela signifie que cela sera un échec", a mis en garde Jennifer Clement.

Pour John Ralston Saul, président émérite de PEN International, la situation est "très urgente".
"La fermeture de toutes ces organisations de presse veut dire qu'on a perdu, dans un pays parmi les plus riche au monde culturellement, la masse critique des gens qui ne sont pas d'accord", a-t-il estimé.

L'association internationale d'écrivains PEN International s'est alarmée vendredi des restrictions imposées à la liberté d'expression en Turquie, appelant les autorités à permettre le débat critique à l'approche d'un référendum crucial sur le renforcement des pouvoirs du président Recep Tayyip Erdogan.
"Nous avons le sentiment que le gouvernement utilise l'état d'urgence pour faire...