Rechercher
Rechercher

Moyen Orient et Monde - Exécutif

Donald Trump lance son projet de mur à la frontière mexicaine

Les USA pourraient se désengager de l'ONU ainsi que de certains traités.

Le président des États-Unis Donald Trump a donné hier une impulsion à la plus emblématique de ses promesses de campagne : la construction d'un mur à la frontière avec le Mexique pour endiguer l'immigration illégale vers la première économie mondiale.
Cinq jours seulement après sa prise de fonctions, le nouveau président républicain a signé, en grande pompe, un décret fixant comme objectif de « sécuriser la frontière sud des États-Unis grâce à la construction immédiate d'un mur ».
De très nombreuses questions restent cependant posées sur le calendrier, le financement et l'efficacité de ce projet très controversé, évoqué dès le 16 juin 2015, jour de l'annonce de sa candidature, par le magnat de l'immobilier (« Je vais construire un grand mur, personne ne construit les murs mieux que moi »).
« Une nation sans frontières n'est pas une nation », a-t-il lancé hier lors d'une cérémonie en présence du nouveau ministre de la Sécurité intérieure, l'ancien général John Kelly. « À partir d'aujourd'hui, les États-Unis reprennent le contrôle de leurs frontières », a-t-il ajouté, promettant que les lois sur l'immigration seraient désormais appliquées avec force.

Donald Trump a par ailleurs signé un autre décret portant sur une application plus rigoureuse des lois sur l'immigration, prévoyant en particulier de limiter l'accès aux fonds fédéraux pour les « villes sanctuaires » qui accueillent des immigrants clandestins.
Son porte-parole Sean Spicer a annoncé la création de davantage de centres de détention le long de la frontière pour qu'il soit « plus facile et moins cher » de détenir puis de renvoyer les immigrants illégaux dans leur pays d'origine.
« Le fantasme du président Trump de sceller la frontière avec un mur est alimenté par un parti-pris racial et ethnique qui déshonore la tradition américaine de protection des migrants vulnérables », a réagi l'Aclu, principale association américaine de défense des libertés individuelles.
Plus de 11 millions d'immigrants en situation irrégulière vivent aux États-Unis, certains depuis de très nombreuses années. Près de la moitié sont originaires du Mexique.
Interrogé sur la chaîne ABC, Donald Trump a par ailleurs de nouveau assuré que le financement de ce mur, dont la construction devrait débuter dans les mois à venir, serait, in fine, payé par le Mexique.
Le président du Mexique a assuré qu'il ne paierait pas? « Il est obligé de dire cela, a-t-il répondu. Mais moi, je vous le dis : il y aura un paiement, même si le montage sera peut-être compliqué. »
« Il est évident que nous avons quelques divergences avec le prochain gouvernement des États-Unis, comme au sujet du mur que, bien entendu, le Mexique ne paiera pas », avait affirmé début janvier son homologue mexicain.
Le démocrate Luis Gutierrez, élu de la Chambre des représentants, a déploré que le nouveau locataire de la Maison-Blanche « exploite les peurs » plutôt que de proposer « une politique réfléchie » et argumentée.
Selon des médias américains, Donald Trump pourrait signer dans les jours qui viennent des décrets visant à limiter l'accès aux États-Unis pour les réfugiés et les détenteurs de visa en provenance d'Irak, d'Iran, de Libye, de Somalie, du Soudan, de Syrie et du Yémen.
Sur un autre plan, le New York Times a rapporté hier que l'administration Trump prépare des décrets susceptibles de déboucher sur un désengagement majeur des États-Unis de l'Onu et d'autres organisations internationales. Ces décrets présidentiels ouvriraient aussi la voie à une abrogation possible de certains traités multilatéraux, précise le quotidien new-yorkais. Pendant la campagne électorale ayant mené à son élection le 8 novembre dernier, Donald Trump avait notamment indiqué son intention de dénoncer l'Accord de Paris sur le climat conclu en décembre 2015.

Enquête sur des fraudes
Sur le plan intérieur, Donald Trump a annoncé hier qu'il allait demander « une grande enquête » sur de prétendues fraudes électorales lors des scrutins de novembre, pour lesquelles aucune preuve n'a été rendue publique à l'heure actuelle. « Je vais demander une grande enquête sur les fraudes électorales, notamment sur les électeurs inscrits pour voter dans deux États, les clandestins et même ceux enregistrés sur les listes électorales et qui sont décédés (et pour certains depuis longtemps), a-t-il indiqué sur Twitter au petit matin. En fonction des résultats, nous renforcerons les procédures de vote », a écrit le président.
M. Trump a réitéré mardi aux chefs du Congrès que, selon lui, jusqu'à cinq millions de personnes pourraient avoir voté illégalement le 8 novembre.
Aucune preuve de fraudes lors des élections présidentielle et législatives du 8 novembre n'a, à ce jour, été rendue publique. Si ces affirmations étaient vérifiées, cela constituerait le plus gros scandale politique de l'histoire du pays.
« Voter est le droit le plus sacré que nous ayons en tant qu'américains, a repris le porte-parole de la Maison-Blanche Sean Spicer hier, interrogé sur le sujet. C'est l'une des fondations de notre démocratie, et nous assurer que chaque vote de chaque personne compte de la même manière que celui de tout autre citoyen est probablement l'une des meilleures choses que nous puissions faire. »
L'entêtement de Donald Trump sur ce sujet est d'autant plus étonnant que ses propres avocats, dans des documents relatifs au scrutin du 8 novembre, affirmaient fin 2016 qu'il n'y avait aucune preuve d'une quelconque fraude, quand la candidate écologiste Jill Stein avait demandé à recompter des voix dans plusieurs États.
Le magnat de l'immobilier semble particulièrement vexé d'avoir perdu le vote populaire contre son adversaire démocrate Hillary Clinton le 8 novembre. Celle-ci a remporté 2,9 millions de voix de plus, mais, grâce à la répartition des grands électeurs État par État, Donald Trump a réussi à remporter l'élection (304 grands électeurs contre 227 pour Mme Clinton).
Un rapport des agences du renseignement américain a pointé début janvier l'ingérence de la Russie dans la campagne électorale, le Kremlin cherchant ainsi à affaiblir Hillary Clinton et à aider Donald Trump, mais il ne fait nulle mention d'éventuelles fraudes lors du scrutin lui-même.
(Sources : agences)

Le président des États-Unis Donald Trump a donné hier une impulsion à la plus emblématique de ses promesses de campagne : la construction d'un mur à la frontière avec le Mexique pour endiguer l'immigration illégale vers la première économie mondiale.Cinq jours seulement après sa prise de fonctions, le nouveau président républicain a signé, en grande pompe, un décret...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut