Rechercher
Rechercher

Moyen Orient et Monde - Pourparlers

Arrivée des protagonistes syriens à Astana

Les opposants à Assad apparaissent divisés alors que les négociations débutent aujourd'hui dans la capitale du Kazakhstan.

Les pourparlers se dérouleront à l’hôtel Rixos d’Astana, qui se préparait hier à accueillir les participants. AFP/Kirill Kudryavtsev

Les membres de la délégation des rebelles syriens sont arrivés hier matin à Astana, au Kazakhstan, pour de premiers pourparlers en face à face avec les représentants du régime de Damas. Les pourparlers, qui doivent démarrer aujourd'hui en début d'après-midi, seront les premiers entre des émissaires de Bachar el-Assad et une délégation composée uniquement de rebelles combattants, les opposants politiques restant cette fois cantonnés à un rôle de conseillers. Le chef de la délégation rebelle, Mohammad Allouche, est arrivé dans la capitale kazakhe dans la matinée hier, accompagné d'une dizaine de chefs combattants, dont Farès Bouyouch de l'Armée d'Idleb, Hassan Ibrahim du Front du Sud et Ma'moun Hajj Moussa du groupe Suqour el-Cham. La délégation rebelle, à l'origine composée de huit membres, a été élargie à un total de 14 représentants auxquels s'ajoutent 21 conseillers, selon une source proche de l'opposition.
Les dix émissaires du régime, menés par l'ambassadeur syrien auprès de l'Onu Bachar Jaafari, ont quitté Damas hier, selon l'agence officielle Sana.
Les deux camps ont assuré que les discussions seraient avant tout centrées sur le renforcement d'une fragile trêve instaurée fin décembre sous le parrainage de la Russie, alliée de Bachar el-Assad, et de la Turquie, soutien des rebelles. Les pourparlers d'Astana, également parrainés par l'Iran, fidèle allié de Damas, doivent se tenir à l'hôtel Rixos d'Astana, où les organisateurs installaient hier une unique grande table circulaire dans une opulente salle de conférences. Les deux délégations se feront pour la première fois face dans une seule pièce, aux côtés de l'émissaire de l'Onu pour la Syrie, Staffan de Mistura. Ce dernier a salué hier les pourparlers comme une « bonne initiative », selon des propos rapportés par les agences russes. Les Occidentaux auront, eux, une présence a minima : les États-Unis, la France et la Grande-Bretagne seront représentés par leurs ambassadeurs. L'Union européenne aura également une présence officielle.

L'opposition rebelle divisée
L'opposition au président Bachar el-Assad apparaît plus divisée que jamais. Les menées diplomatiques russes ont mis en lumière le morcellement d'une rébellion incapable de s'unir sous une seule bannière, tiraillée par ses rivalités régionales, idéologiques et religieuses.
Soutenu politiquement et militairement par Moscou et Téhéran, Bachar el-Assad est lui en position de force, auréolé de sa victoire à Alep sur l'opposition modérée et les jihadistes qui ont tenu des années durant la partie orientale de la grande ville du nord de la Syrie.
Les rebelles qui se présenteront dans la capitale kazakhe ne représenteront qu'une partie de l'opposition, celle qui combat le régime de Bachar el-Assad au sein d'une alliance composite, l'Armée syrienne libre (ASL). La plupart de ses membres combattent dans le nord de la Syrie, souvent avec le soutien de la Turquie. « Si Astana est simplement un instrument servant à l'instauration d'un cessez-le-feu, à l'accès humanitaire, alors il s'agit d'une bonne chose. Mais ce ne sera pas une bonne chose s'ils discutent des aspects politiques parce que cela contribuera à la marginalisation des autres forces politiques », souligne un commandant de l'Armée syrienne libre.
Quant aux groupes jugés proches des États-Unis ou de l'Arabie saoudite, ils n'ont pas été invités. Le Haut-Comité pour les négociations, qui n'a pas non plus été convié à Astana, est dirigé par Riad Hijab, mais son rôle semble confiné à celui de porte-parole de la myriade de factions présentes sur le terrain. Si le HCN dit son espoir de voir la conférence d'Astana contribuer aux discussions de paix que l'Onu entend poursuivre à Genève, l'opposition redoute que le processus enclenché par Moscou et Ankara serve avant tout à contourner les initiatives soutenues par les Nations unies et creuser encore les divisions entre les rebelles. « Aller à Astana, c'est encore plus dangereux que se rendre à Genève », commente Mohammad Abboud, membre du HCN.
Les initiatives russes ont creusé le fossé entre les ailes modérées et islamistes, alimentant les tensions entre les factions comme à Idleb où elles se sont affrontées.
(Sources : agences)

Les membres de la délégation des rebelles syriens sont arrivés hier matin à Astana, au Kazakhstan, pour de premiers pourparlers en face à face avec les représentants du régime de Damas. Les pourparlers, qui doivent démarrer aujourd'hui en début d'après-midi, seront les premiers entre des émissaires de Bachar el-Assad et une délégation composée uniquement de rebelles combattants, les...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut