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Économie - Libre-échange

Xi Jinping se pose en champion de la mondialisation à Davos

L'élite politique et économique présente au forum a apprécié le discours du président chinois,qui a appelé à « dire non au protectionnisme ».

« Nous devons rester attachés au développement du libre-échange (...) et dire non au protectionnisme », a déclaré à Davos le président chinois, Xi Jinping. Fabrice Coffrini/AFP

Le président chinois Xi Jinping s'est posé hier en champion d'une mondialisation irréversible, offrant à l'élite économique de Davos un profil de gendre idéal du libre-échange et un contrepoint à Donald Trump et ses tentations protectionnistes.
La grande salle du Palais des Congrès était pleine, signe des attentes des chefs d'entreprise, ministres, décideurs de tout poil réunis cette semaine dans la station de ski enneigée pour le forum économique mondial. Ils n'ont pas été déçus. M. Xi leur a tenu un discours rassurant et favorable à la mondialisation. « Nous devons rester attachés au développement du libre-échange (...) et dire non au protectionnisme », et « toute tentative de stopper les échanges de capitaux, technologies et produits (...) est impossible et à rebours de l'histoire », a-t-il dit, plantant une banderille dans le dos de Donald Trump, sans le nommer. Le futur président américain, qui prendra ses fonctions vendredi, a bâti son succès électoral en dénonçant les effets de la mondialisation sur les emplois américains et menace d'ériger des barrières douanières. « Personne n'émergera en vainqueur d'une guerre commerciale », a encore prévenu M. Xi.
« Il a utilisé cette opportunité brillamment pour tenter de prendre le » leadership « mondial », s'est enflammé John Neill, qui dirige le groupe britannique de logistique Unipart, estimant avoir peut-être assisté à un tournant historique. D'autres participants se sont montrés un peu plus mesurés.
Car depuis près de 50 ans, Davos réunit des dirigeants d'entreprise, des chefs de gouvernement, des politiciens, toute une élite globalement acquise au libre-échange sous toutes ses formes. Ils débattent des orientations du monde dans le grand centre des congrès ou se réunissent discrètement pour parler affaires dans une salle de réunions.

Hostilité croissante
Cette édition du forum revêt une saveur particulière compte tenu de l'hostilité croissante d'un part importante des populations occidentales envers la mondialisation, notamment d'une classe moyenne en voie de déclassement. Ils ont voté Trump, le Brexit (Theresa May doit s'exprimer jeudi au forum), et vont peut être bousculer le jeu politique en France, en Allemagne, etc.
Les chefs d'entreprise interrogés par l'AFP ne se sont en revanche pas vraiment émus du discours de Theresa May à Londres, qui a clairement pris la direction d'un Brexit dur (voir page 11). « Peut-on avoir une influence ? Non. Nous allons devoir vivre avec », a commenté Heinz Haller, vice-président de Dow Chemicals. Il faut que les diplomates « travaillent très fort, sur une période très courte, pour trouver une solution bonne pour l'Europe et le Royaume-Uni », selon Pol Polman, patron d'Unilever.
Sur le dossier du climat, et alors que le plus grand flou entoure la position du président élu, les participants à un déjeuner consacré à l'action des entreprises sur le climat se sont voulus rassurants, estimant que la dynamique que l'accord de Paris à la COP21 était enclenchée et que rien ne pourrait l'arrêter. Trump rendra tout au plus « la route un peu chaotique », a voulu croire un des intervenants à ce repas.
Ce forum de Davos est aussi celui des derniers feux de l'administration Obama sur la scène internationale. Le secrétaire d'État John Kerry, un habitué des lieux, a livré hier son dernier discours hors des États-Unis, avertissant des dangers du populisme auquel pourrait céder la prochaine administration Trump et encourageant l'Europe : « Mon message à mes amis en Europe est le suivant : l'Europe doit croire en elle-même. »
(Source : AFP)

Le président chinois Xi Jinping s'est posé hier en champion d'une mondialisation irréversible, offrant à l'élite économique de Davos un profil de gendre idéal du libre-échange et un contrepoint à Donald Trump et ses tentations protectionnistes.La grande salle du Palais des Congrès était pleine, signe des attentes des chefs d'entreprise, ministres, décideurs de tout poil réunis cette...

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