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À La Une - Crise

Effet Trump, hausse des carburants : début 2017 difficile pour le Mexique

"Les investisseurs sont plus inquiets de ce qu'est en train de faire Trump que des protestations, mais si l'on tombe dans le chaos généralisé, alors ce sera un autre facteur négatif", prévient un analyste.

Le Mexique a débuté l'année secoué par les violentes protestations contre la hausse des carburants et les premières mesures protectionnistes de l'ère Donald Trump, un scénario qui inquiète dans la deuxième économie d'Amérique latine. AFP / Jose CASTANARES

Le Mexique a débuté l'année secoué par les violentes protestations contre la hausse des carburants et les premières mesures protectionnistes de l'ère Donald Trump, un scénario qui inquiète dans la deuxième économie d'Amérique latine.

A l'heure où les Mexicains trinquaient pour fêter la nouvelle année, une mesure du gouvernement entrait en vigueur: au 1er janvier, le prix de l'essence augmentait de 20,1% et celui du diesel de 16,5%. Et à partir du 18 février, le prix plafond fixé par le gouvernement sera réajusté tous les jours. Une décision qui a déchaîné la colère de la population, habituée à des carburants à des prix artificiellement bas grâce aux subventions de l'Etat.

Tandis que pillages, blocages et désordres se multipliaient cette semaine dans tout le pays, faisant trois morts en trois jours, le géant automobile américain Ford annonçait mardi l'abandon d'un projet d'implantation d'une nouvelle usine au Mexique, régulièrement critiqué par M. Trump pendant la campagne présidentielle, afin d'investir aux Etats-Unis. Ce site prévu à San Luis Potosi (centre) devait créer 2.800 emplois directs et représentait un investissement de 1,6 milliard de dollars.

 

(Lire aussi : Trump réaffirme que son projet de mur sera payé par le Mexique)

 

A la suite de cette décision-choc, le peso mexicain a plongé, accumulant une chute de plus de 3% cette semaine et obligeant la banque centrale du Mexique à intervenir en vendant des dollars pour contrer cette forte dépréciation. En 2016, le peso s'était déjà déprécié de 16,12%, dans la foulée de l'élection de Donald Trump et de ses menaces protectionnistes.

Critiquant implicitement les déclarations protectionnistes de Donald Trump, le gouvernement mexicain a rejeté vendredi l'usage "de la peur ou de la menace" pour faire pression sur les décisions d'investissement des entreprises.

Avec ces deux facteurs qui frappent la deuxième économie d'Amérique latine, ajoutés à un déficit fiscal important et un risque inflationniste, le Mexique fait face à la "tempête parfaite", a résumé dans la presse locale le président de la chambre de commerce mexicano-américaine, José Maria Zas. Pour l'analyste Raul Feliz, du centre de recherche économique, l'année 2017 ne commence pas sous les meilleurs auspices.

 

(Lire aussi : Le peso mexicain atteint un nouveau plus bas historique)

 

'Vers la récession'
"L'incertitude sur la politique commerciale à laquelle le Mexique devrait faire face avec Trump bouche l'horizon et rend difficile toute prévision. Le plus important sera de voir comment les règles vont changer, car si des droits de douane venaient à frapper les importations (du Mexique vers les Etats-Unis), cela pourrait conduire l'économie mexicaine vers la récession", estime-t-il.

Cette incertitude avant l'ère Trump "complique les investissements à moyen ou long terme", souligne M. Feliz. Après un premier trimestre de récession au Mexique, selon lui, l'économie pourrait "repartir au deuxième trimestre" si le pays parvient à un accord avec la nouvelle administration.

M. Zas préfère ne pas envisager de scénarios catastrophe et demande d'attendre "de voir la fin du match".
"Jusqu'à ce qu'il y ait des règles claires, je crois que nous serons dans l'incertitude durant les six prochains mois", a ajouté le responsable de la chambre de commerce.

 

(Lire aussi : 2016 a été une mauvaise année pour les marchés émergents)

 

Les manifestations et les saccages qui ont accompagné la hausse des carburants inquiètent le secteur patronal et les commerçants. Jusqu'à jeudi, quelque 800 commerces petits ou moyens et 250 grands magasins ont subi des dégâts à travers le Mexique.

Les experts s'interrogent sur la spontanéité de ce mouvement de protestation qui pourrait, selon eux, être orchestré par l'opposition, des mouvements citoyens ou le crime organisé. "Nous ne savons pas encore de quoi il s'agit", a déclaré à l'AFP Luis Carlos Ugalde, analyste et ancien président de l'autorité électorale. "Ce qui est clair c'est qu'il existe des groupes dans nombre de régions du pays qui sont disposés à utiliser n'importe quel événement ou situation pour fomenter de la violence", a-t-il ajouté.

Le président de la chambre de Commerce mexicano-américaine José Maria Zas reconnaît une certaine inquiétude mais écarte toute fuite des investisseurs. "Les investisseurs sont plus inquiets de ce qu'est en train de faire Trump que des protestations, mais si l'on tombe dans le chaos généralisé, alors oui, ce sera un autre facteur négatif", prévient l'analyste Raul Feliz.

Le Mexique a débuté l'année secoué par les violentes protestations contre la hausse des carburants et les premières mesures protectionnistes de l'ère Donald Trump, un scénario qui inquiète dans la deuxième économie d'Amérique latine.A l'heure où les Mexicains trinquaient pour fêter la nouvelle année, une mesure du gouvernement entrait en vigueur: au 1er janvier, le prix...

commentaires (1)

Game is over...! , le Mexique ne pourra plus bénéficié des investissements US d'une part, et d'autre part , envoyer ses chômeurs , clandestinement aux USA...!

M.V.

18 h 11, le 08 janvier 2017

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Commentaires (1)

  • Game is over...! , le Mexique ne pourra plus bénéficié des investissements US d'une part, et d'autre part , envoyer ses chômeurs , clandestinement aux USA...!

    M.V.

    18 h 11, le 08 janvier 2017

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