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Économie - Politique monétaire

En Allemagne, la pression monte sur la BCE, appelée à relever ses taux

Après la publication des chiffres de l’inflation en Allemagne, à son plus haut depuis plus de trois ans, des économistes allemands appellent la BCE à relever ses taux. Daniel Roland/AFP

Des économistes allemands ont appelé hier la Banque centrale européenne (BCE) à relever ses taux d'intérêt après la hausse plus forte que prévu de l'inflation dans la zone euro en décembre.
Les prix à la consommation dans les 19 pays ayant opté pour la monnaie unique ont augmenté de 1,1 % sur un an le mois dernier, en nette accélération par rapport à la hausse de 0,6 % constatée en novembre et celle de 0,5 % annoncée pour octobre. Ce niveau d'inflation reste néanmoins éloigné de l'objectif de la BCE d'une hausse des prix légèrement inférieure à 2 % alors que l'institut de Francfort, sous la présidence de Mario Draghi, a ramené son taux de refinancement à zéro et a injecté des centaines de milliards d'euros dans le système financier via des rachats d'actifs.
« Le moment est venu d'une normalisation » de la politique monétaire, déclare Stefan Bielmeier, économiste en chef de DZ Bank, cité par Bild. « Maintenant, une modification des taux d'intérêt est faisable. » Le patron de l'institut DIW, Marcel Fratzscher, a déclaré au même journal : « Plus vite le taux d'inflation en Europe atteindra l'objectif de 2 %, plus rapidement la BCE pourra relever les taux d'intérêt. Les épargnants en bénéficieraient également. » D'après Bild, Isabel Schnabel, membre du panel d'économistes chargés de conseiller le gouvernement d'Angela Merkel, juge aussi que la politique monétaire expansive de la BCE doit bientôt prendre fin.
Le débat a été lancé dès mardi, après la publication des chiffres de l'inflation en Allemagne, à son plus haut depuis plus de trois ans, lorsque le président de l'institut économique IFO, Clemens Fuest, avait jugé que cela donnait le signal pour mettre fin à la politique accommodante de la BCE.

Épargne dévaluée
Les éditorialistes de la presse allemande se sont saisis du sujet en insistant sur le coût pour les épargnants allemands de la politique de taux très bas appliquée par la BCE, qui devrait leur coûter 36 milliards d'euros (37,5 milliards de dollars) en 2017, estime Michael Stappel, économiste chez DZ Bank. « Des millions d'épargnants paient la facture aujourd'hui, abonde Jan Schäfer, éditorialiste chez Bild. Leur épargne est de facto dévaluée alors que les gouvernements de la zone euro peuvent continuer à accumuler de la dette à bas coût comme jamais auparavant. » « La redistribution aux dépens des épargnants doit prendre fin (...) C'est pourquoi les taux d'intérêt doivent enfin être relevés. »
Dans un éditorial titré « Changez de cap, Monsieur Draghi », la Süddeutsche Zeitung écrit que la BCE risque de nourrir le soutien aux partis eurosceptiques avec sa politique, un argument déjà avancé par le ministre des Finances, Wolfgang Schäuble. « La BCE ne peut pas se permettre de perdre sa crédibilité, en particulier en Allemagne », affirme l'éditorialiste Marc Beise, alors que les conservateurs au pouvoir à Berlin craignent une percée du parti eurosceptique AfD aux élections législatives prévues à l'automne. « Quiconque se trouve au siège de la BCE à Francfort, avec une vision européenne, et qui ferme les yeux sur la colère de gens toujours plus nombreux dans le pays où il travaille, mettra au bout du compte en péril l'ensemble du projet européen. »
(Source : Reuters)

Des économistes allemands ont appelé hier la Banque centrale européenne (BCE) à relever ses taux d'intérêt après la hausse plus forte que prévu de l'inflation dans la zone euro en décembre.Les prix à la consommation dans les 19 pays ayant opté pour la monnaie unique ont augmenté de 1,1 % sur un an le mois dernier, en nette accélération par rapport à la hausse de 0,6 %...

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