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Moyen Orient et Monde - Diplomatie

Erdogan accuse l’Occident de soutenir l’État islamique

Moscou dénonce la politique US d'armement des rebelles syriens.

Un convoi militaire turc, passant par la localité d’al-Rai, dans la province d’Alep, hier. Khalil Ashawi/Reuters

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a accusé hier l'Occident de ne pas tenir ses promesses en Syrie et d'y soutenir des « groupes terroristes », dont le groupe État islamique (EI).
« Les forces de la coalition ne tiennent malheureusement pas leurs promesses », a déclaré M. Erdogan lors d'une conférence de presse avec son homologue guinéen, Alpha Condé, en visite à Ankara. Le président Erdogan s'est plaint que, plutôt que de soutenir la Turquie, l'Occident préfère venir en appui à l'EI ainsi qu'aux Kurdes du Parti de l'union démocratique (PYD) et de son bras armé, les Unités de protection du peuple (YPG), soutenus par Washington. Les Occidentaux « soutiennent tous les groupes terroristes, le YPG, le PYD, mais aussi Daech », a-t-il assuré en utilisant l'acronyme arabe de l'EI. « C'est parfaitement évident », a-t-il affirmé, assurant que la Turquie disposait de preuves en images. Il avait déjà affirmé que l'Occident soutenait l'EI lors d'un déplacement au Pakistan, en novembre, affirmant à l'époque que l'Occident « se tient actuellement au côté de Daech » et que les armes des jihadistes sont de fabrication occidentale.
La Turquie est engagée depuis fin août en Syrie, où elle combat notamment l'EI et les milices kurdes qu'elle considère comme « terroristes ». Au moins 37 de ses soldats ont été tués depuis le début de cette opération. L'armée turque et les rebelles syriens qu'elle soutient tentent depuis plusieurs semaines d'enlever à l'EI son bastion d'al-Bab, à environ 25 kilomètres au sud de la frontière turque dans la province d'Alep, où les forces d'Ankara ont essuyé la semaine dernière de lourdes pertes.
Le président turc a ajouté que la Turquie et la Russie soutiennent un plan visant à mettre autour de la table les différentes parties du conflit syrien, lors d'une rencontre à Astana, au Kazakhstan. Il a néanmoins précisé que les « groupes terroristes » n'y seraient pas acceptés, mais qu'il aimerait y voir ses partenaires saoudien et qatari.

Pourparlers à Astana ?
Dans ce contexte, le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a annoncé hier que le gouvernement syrien est en discussion avec l'opposition pour préparer d'éventuels pourparlers de paix. Le chef de la diplomatie russe, dont les propos étaient rapportés par l'agence de presse Interfax, n'a pas dit où se tenaient ces entretiens et quels groupes ou tendances de l'opposition y participaient. Le président Vladimir Poutine a déclaré vendredi dernier que la Russie, l'Iran, la Turquie et le président syrien, Bachar el-Assad, étaient tous d'accord pour la tenue de négociations de paix à Astana, capitale du Kazakhstan, pays allié de Moscou. La date de la mi-janvier a été avancée de source autorisée à Moscou mais non confirmée officiellement.
Un groupe d'opposition syrien a dit hier tout ignorer de ces discussions préparatoires. George Sabra, membre du Haut Comité des négociations (HCN), qui regroupe des représentants de l'opposition politique et de l'insurrection armée, a déclaré à Reuters que le HCN n'avait aucun lien avec ces discussions.
Par ailleurs, le ministère russe des Affaires étrangères a également qualifié hier d'« acte hostile » la décision des États-Unis de lever certaines restrictions sur leur fourniture d'armes à la rébellion en Syrie, qui permettra aux insurgés de disposer de missiles antiaériens tirés à l'épaule, selon Moscou. Le ministère juge que cette décision prise par l'administration de Barack Obama menace la sécurité des pilotes et des avions de combat russes, engagés aux côtés du régime du président syrien Bachar el-Assad. Jusqu'ici, Washington s'était toujours refusé à livrer des Manpads à la rébellion, de crainte que ces missiles sol-air portables ne soient récupérés par des groupes extrémistes. Selon Maria Zakharova, porte-parole du ministère russe, ce changement de politique est inclus dans une loi de financement de la défense que Barack Obama a promulguée la semaine dernière. Moscou, a ajouté Maria Zakharova, a l'impression que l'administration américaine sortante cherche à « miner » le futur mandat du président élu Donald Trump en tentant de l'inciter à poursuivre une « ligne antirusse ». Donald Trump sera investi le 20 janvier à la Maison-Blanche.
(Sources : agences)

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a accusé hier l'Occident de ne pas tenir ses promesses en Syrie et d'y soutenir des « groupes terroristes », dont le groupe État islamique (EI).« Les forces de la coalition ne tiennent malheureusement pas leurs promesses », a déclaré M. Erdogan lors d'une conférence de presse avec son homologue guinéen, Alpha Condé, en visite à...

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