France: grand rush pour s'inscrire sur les listes électorales avant la présidentielle

A quelques jours de la clôture des listes électorales le 31 décembre, les Français se pressent pour s'inscrire et être en mesure de voter au scrutin présidentiel du printemps, poussés, pour certains, par un "effet Trump".

En France, où les inscriptions se font jusqu'à la fin de l'année, ce rush se produit à l'approche de chaque scrutin à enjeux, mais il semble plus marqué cette année, selon des données collectés par les bureaux de l'AFP.

Paris bat, selon un porte-parole, "un record d'inscriptions" depuis que la capitale est dotée d'un maire en 1977. Chaque mois, les inscriptions dépassent les niveaux de 2011 et 2006, années qui ont précédé les dernières présidentielles.

La mairie de Paris a même noté un "effet Trump", après l'élection surprise du républicain Donald Trump à la Maison Blanche. Comparé à dix jours avant l'élection, les inscriptions sur internet ont été multipliées par six le 10 novembre, puis par deux ou trois la semaine suivante.

"Suite aux élections américaines, qui ont pris une tournure que je n'aurais jamais imaginé, je me dis qu'une situation semblable pourrait arriver ici", a également confié Noémie, une Franco-canadienne, qui s'est inscrite pour la première fois sur une liste électorale, à la mairie de Toulouse (sud-est).

A Lyon (centre-est), les inscriptions ont bondi de plus de 30% en cinq ans, en raison sans doute en partie d'un nouveau service en ligne. "Je ne veux pas me dire que je n'étais pas inscrit si le Front national devait passer, ce que je ne souhaite absolument pas", a expliqué Patrick Delarou, 56 ans, en référence au parti d'extrême droite qui, selon tous les sondages devrait se qualifier au second tour de la présidentielle.

Selon les chiffres officiels, il y avait 44,834 millions d'inscrits au 1er mars 2016. Mais il reste 3 millions de non-inscrits et 6 millions de "mal-inscrits" (qui n'habitent pas dans leur ville d'inscription), déplore la députée socialiste Élisabeth Pochon, co-auteure d'une loi pour moderniser ces registres.

A partir de 2019, les listes ne seront closes que 36 jours avant chaque scrutin, ce qui devrait améliorer la situation. "L'envie de voter vient quand la campagne bat son plein", se félicite-t-elle.