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Moyen Orient et Monde - États-Unis

Le collège électoral : un rituel citoyen, aujourd’hui sous césarienne

Les grands électeurs du Michigan, réunis pour voter. Rebecca Cook/Reuters

Les membres du collège électoral se sont réunis, lundi, dans chacun des États où ils ont été élus. Le résultat final de leur vote a confirmé officiellement Donald Trump 45e président des États-Unis, pour avoir remporté le « nombre magique », selon la Constitution, de 270 voix. Pour sa part, Hillary Clinton n'avait obtenu que 232 voix, le nombre des grands électeurs étant de 538.

Durant ces séances, il y a eu dans les différents États moult disputes avec les observateurs officiels qui veillaient au déroulement constitutionnel du processus. Certains grands électeurs ont dû être remplacés pour n'avoir pas tenu le serment qu'ils avaient fait lorsqu'ils avaient été choisis pour représenter l'un ou l'autre des candidats. Cela avec un background de manifestations houleuses anti-Trump dans plusieurs États, malgré une sécurité exceptionnelle, parce que plusieurs de ces électeurs avaient reçu des menaces de mort s'ils votaient pour le millionnaire new-yorkais.

Ces violentes réactions faisaient partie d'une campagne destinée à les intimider afin qu'ils changent de vote, dans l'espoir d'empêcher Donald Trump d'acquérir le nombre de voix requis, qui lui ouvrirait les portes de la Maison-Blanche. « En principe, explique un historien, le rôle du collège électoral était une traditionnelle formalité pour ratifier le choix, déjà fait dans chaque État, le jour de l'élection présidentielle. »
Les turbulences de cette année électorale ont transformé ce rituel citoyen en une césarienne ponctuée de colères semant les dissensions. Cette atmosphère tendue, à l'intérieur et à l'extérieur du collège électoral, est annonciatrice des couleurs de l'investiture (le 20 janvier) et des premiers cent jours de la nouvelle administration. Les photos et les vidéos en provenance de New York montrent notamment un grand électeur, nommé William Jefferson Clinton (qui n'est autre que l'ex-président), en train de voter pour son épouse, Hillary, en pleurant. À l'issue de la séance, il avait aussi déclaré qu'une interférence étrangère avait permis la victoire de Trump.

 

Intermède, dîner Trump-Carlos Slim
Le 6 janvier prochain, le Congrès va ratifier le vote décisif du collège électoral. Dans ce contexte, le président élu, Donald Trump, a téléphoné au président Barack Obama à Hawaï, où il passe des vacances en famille, pour lui affirmer qu'il sera « le président de tout le peuple ». Après le choc de leur échec, les démocrates proclament qu'ils vont résister à Trump. Mais ils auront à faire face à une dure réalité : les républicains contrôlent à la fois la Chambre des représentants et le Sénat, lesquels sont dûment dans le sillage de Trump. Ce que peuvent faire les démocrates, c'est rendre difficile la confirmation des membres du cabinet du nouveau président. « Leur chance de bloquer la nomination de l'un ou l'autre de ces ministres est presque nulle », constate toutefois un analyste.
Ce n'est pas nouveau que la capitale fédérale a toujours été en perpétuel combat politique, sauf que cette fois les donnes sont hors norme. Ainsi, par exemple, selon Michael Kazin, professeur d'histoire à l'université de Georgetown, « les gens de la gauche ont peur de Trump, mais d'une différente manière qu'ils avaient craint Ronald Reagan et Georges Bush ». Il est perceptible que le malaise provoqué par la personnalité de Trump n'a pas décru depuis son élection. L'un de ses conseillers, Anthony Scaramucci, a tenté un éclaircissement sur cette personnalité sur la chaîne MSNBC : « Non, non, non, non, ne le prenez pas au mot, prenez-le symboliquement. »

Sur un autre plan, Henry Kissinger (94 ans) a rencontré le président élu à plusieurs reprises et a déclaré que le monde est surpris « car on n'a jamais vu un président pareil », ajoutant : « Et Trump peut être un président considérable. »

En outre, on n'a pas oublié que Trump avait promis, durant sa campagne électorale, de bâtir un mur séparant son pays de son voisin mexicain. Aujourd'hui, le mur est devenu une clôture, dit-on partout. Et, remarquable pragmatisme de businessman, Trump a invité le milliardaire mexicain (d'origine libanaise) Carlos Slim à dîner chez lui dans son iconique propriété de Mar-a-lago en Floride. Il se peut que Slim, qui avait pourtant critiqué le candidat Trump, ait été envoyé par le président mexicain pour arrondir les angles avec le prochain hôte de la Maison-Blanche. Après ce dîner, Carlos Slim s'est voulu optimiste, soulignant que « si Trump est capable de booster l'économie des États-Unis et l'emploi, cela serait fantastique pour le Mexique ». Et le président élu, qui auparavant se plaignait que Carlos Slim lui causait des problèmes dans le domaine des affaires, semble avoir mis de l'eau dans son vin concernant sa dure position sur l'émigration. Difficile d'oblitérer les 50 consulats que le Mexique compte au pays de l'Oncle Sam. « On a bien affaire, là, à un président transactionnel et non à un président idéologique », avait récemment soutenu un analyste politique sur la chaîne MSNBC.

 

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