Rechercher
Rechercher

Économie - Éclairage

Les promesses électorales de Trump à l’épreuve du renforcement du dollar

Un dollar fort, symbole en théorie de la solidité de l'économie, pourrait constituer un frein à l'ambition phare du président élu : empêcher la délocalisation d'entreprises.

La victoire du républicain Donald Trump a amplifié un mouvement dont il avait lui-même pointé les risques quand il n’était encore que candidat. Jewel Samad/AFP

La décision de la Réserve fédérale américaine (Fed) d'augmenter ses taux a encore renforcé le dollar, ce qui pourrait neutraliser certains effets attendus des promesses économiques de Donald Trump.
La banque centrale américaine a, comme prévu, procédé mercredi à un relèvement minime des taux d'intérêt et a surtout signalé prévoir un rythme légèrement plus rapide du resserrement monétaire en 2017. Cela a déclenché un nouveau bond du billet vert, qui a gagné 5 % face à un panier de six devises et 5,5 % face au seul euro depuis l'élection de Donald Trump. La victoire du républicain a amplifié un mouvement dont il avait lui-même pointé les risques quand il n'était encore que candidat, en déclarant en mai à la chaîne américaine CNBC que si « le dollar devenait trop fort, on aurait de sérieux problèmes ».
Parmi les conséquences du renforcement du dollar, qui profite notamment des anticipations sur le programme de relance promis par M. Trump, les biens importés deviennent mécaniquement moins chers. Si cela peut se révéler être une bonne affaire pour le consommateur américain, cela pourrait constituer un frein à l'ambition-phare de la campagne de Donald Trump : rapatrier aux États-Unis la production de certains produits et empêcher la délocalisation d'entreprises vers des pays où la main-d'œuvre est meilleur marché. Pour que les entreprises produisent aux États-Unis, le futur président a promis une substantielle réduction de l'impôt sur les sociétés, mais, selon Aidan Garrib de Pavilion, « une réforme fiscale prend du temps », alors que l'impact du taux de change est plus rapide.
D'autant que le mouvement de hausse du dollar, qui profite d'un second souffle depuis l'élection, a démarré dès mi-2014, le billet vert ayant pris 25 % depuis lors. « Le dollar affectait déjà les résultats d'entreprises et il y a eu ce bond supplémentaire », explique Aidan Garrib.
Une hausse du dollar diminue mécaniquement les profits des entreprises américaines réalisés à l'étranger dans d'autres devises quand ils sont convertis en dollars et pénalise leurs exportations de biens produits aux États-Unis.

« Made in America » plus onéreux
Une monnaie forte, symbole en théorie de la solidité d'une économie, rend le « made in America » plus onéreux sur le marché international.
Dans le passé, l'économie américaine, dont le principal moteur reste la consommation, a bien résisté à des périodes de dollar fort, mais cette nouvelle hausse pourrait être plus délicate « car l'économie américaine exporte de plus en plus », prévient l'économiste Joel Naroff. Le poids des exportations de biens et de services au sein de la première économie mondiale est passé de 9,1 % en 2002, lors du dernier pic du dollar, à 12,6 % en 2015, selon les données de la Banque mondiale.
Le niveau du dollar pèse déjà par intermittence sur les cours des produits agricoles américains, mais l'inquiétude sur son impact s'étend à d'autres secteurs, comme la production d'acier dans la région de Cleveland (Nord) ou encore celle de produits chimiques dans celle de Dallas (Sud), comme l'a relevé la Fed dans son Livre beige. « Les effets négatifs d'un dollar fort se font surtout sentir dans une économie qui n'arrive pas à avoir un taux de croissance suffisant », a toutefois nuancé Gregori Volokhine de Meeschaert, estimant que tout dépendrait de l'ampleur des mesures de relance annoncées par M. Trump.
La situation de dollar fort risque en effet de perdurer, la Réserve fédérale ayant signalé son intention de relever trois fois les taux en 2017 alors que les autres grandes banques centrales au premier rang desquelles la Banque centrale européenne (BCE) continuent de pratiquer une politique accommodante. « Cette divergence entre les politiques monétaires devrait continuer à soutenir le dollar au cours de 2017, et nous pensons que le dollar continuera à se renforcer au-delà », a dit Eric Viloria, de Wells Fargo.

(Source : AFP)

La décision de la Réserve fédérale américaine (Fed) d'augmenter ses taux a encore renforcé le dollar, ce qui pourrait neutraliser certains effets attendus des promesses économiques de Donald Trump.La banque centrale américaine a, comme prévu, procédé mercredi à un relèvement minime des taux d'intérêt et a surtout signalé prévoir un rythme légèrement plus rapide du...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut