Nouvelles difficultés pour Borsalino, engagé dans une procédure de redressement

Le célèbre chapelier italien Borsalino se trouvait de nouveau en difficulté, après une décision de justice rejetant le plan de redressement engagé par un fonds d'investissement.

Dans un communiqué publié jeudi, le fonds Haeres Equita a assuré vouloir "poursuivre son engagement vis-à-vis de la marque, des employés et de la ville d'Alexandrie", dans le nord-ouest de l'Italie, et expliqué étudier "les prochaines mesures possibles" après la décision de justice.

Le chapelier, qui fêtera l'an prochain ses 160 ans et dont le fedora a été porté par les plus grandes stars, et célébré au cinéma par les acteurs français Alain Delon et Jean-Paul Belmondo dans le film "Borsalino", n'est "pas en procédure de faillite", a précisé le fonds d'investissement.

En mai 2015, le conseil d'administration de Borsalino avait choisi Haeres Equita, après un appel d'offres international, pour acquérir le célèbre chapelier.

Le tribunal d'Alexandrie a accepté le projet, avant de formuler une série de demandes et finalement de rejeter en décembre le plan concordataire de Borsalino, un plan de redressement assorti de remboursement aux créanciers.
Haeres Equita a pourtant assuré n'avoir pas failli à ses engagements vis-à-vis des créanciers du chapelier.

La maire d'Alexandrie, Maria Rita Rossa, a assuré que la commune ferait "tout pour éviter l'hypothèse d'une faillite de Borsalino, une entreprise essentielle de notre territoire et de notre identité".
"Il est difficile d'accepter l'idée qu'une entreprise qui va bien, qui a vu son chiffre d'affaires croître de 20% cette année et qui a embauché six personnes, puisse finir ainsi", a-t-elle insisté.

Elle a salué "l'engagement et l'enthousiasme entrepreneurial de Philippe Camperio (le président du fonds Haeres) et de ses associés pour donner un avenir prospère à l'entreprise" et à ses 120 salariés à Alexandrie.
"L'entreprise ces derniers temps(...) va bien. Nous avons à l'horizon des contrats intéressants, mais désormais tout est arrêté", a affirmé un syndicaliste, Elio Bricola, réclamant dès les prochaines heures "une voie de sortie afin de pouvoir poursuivre l'activité" et "faire retrouver à Borsalino sa grandeur dans le monde".

La société récupérée par la nouvelle équipe était endettée à hauteur de 30 millions d'euros. Son ancien patron, Marco Marenco, recherché pour fraude et évasion fiscale, a été arrêté il y a un an en Suisse.
Borsalino a réalisé en 2015 un chiffre d'affaires de 15,5 millions d'euros.