Education et emploi, des armes clé dans la lutte contre l'EI (ministre allemande)

Le groupe extrémiste Etat islamique (EI) ne pourra pas être vaincu par l'action militaire seule mais également par l'éducation et des emplois, a souligné samedi la ministre allemande de la Défense lors d'un forum au Moyen-Orient.

"Nous devons compléter la coalition contre le terrorisme par une coalition pour l'éducation", a déclaré la ministre, Ursula von der Leyen, lors d'un forum sur la sécurité, le Manama Dialogue, organisé par l'Institut international des études stratégiques (IISS).

L'Allemagne participe à une coalition militaire internationale conduite par les Etats-Unis qui intervient contre les jihadistes de l'EI notamment en Irak. Berlin fournit des armes aux peshmergas, les combattants kurdes irakiens, engagés pour reprendre à l'EI la deuxième ville d'Irak, Mossoul.

Mais pour la ministre allemande, les Etats opposés à la violence de l'EI doivent surtout offrir de l'espoir aux personnes qui pourraient être tentées de rejoindre les jihadistes.
La bataille, "c'est pour l'espoir, pour des emplois", a précisé la ministre.
"Google, Facebook, YouTube, Instagram et bien d'autres plateformes sont utilisées comme des armes" par ces groupes extrémistes qui prétendent défendre l'islam par les armes, a-t-elle ajouté.
"Des gens sans aucune perspective peuvent facilement croire à de telles fausses promesses et à de tels mensonges"
"Ce n'est que par la vérité et la crédibilité que nous pourrons battre les mensonges des extrémistes", a-t-elle dit. "Pour gagner la guerre, nous devons dominer l'internet. Mais pour gagner la paix, nous devons offrir de l'espoir et ouvrir des perspectives" d'avenir.

Intervenant à son tour, le ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian, a indiqué qu'une victoire sur les jihadistes ne pourrait pas être uniquement militaire car les groupes extrémistes se nourrissent de la pauvreté et du sous-développement.

Quelle que soit l'ampleur de la menace, la lutte contre l'extrémisme doit se faire dans le respect du droit international, a ajouté le ministre, selon une traduction en anglais de ses propos.