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À La Une - Etats-Unis

Les soldats d'élite du Pentagone énervent leurs collègues

Des articles de presse détaillant le rôle de plus en plus important donné aux soldats d'élite dans la lutte contre l'EI ou el-Qaëda ont mis le feu aux poudres ces dernières semaines.

Les forces spéciales américaines sont en pointe dans la lutte contre le groupe Etat islamique et el-Qaëda, mais la confiance que leur témoigne l'administration de Barack Obama irrite leurs collègues militaires. Photo PHILIPP GUELLAND/AFP/Getty Images

Les forces spéciales américaines sont en pointe dans la lutte contre le groupe Etat islamique et el-Qaëda, mais la confiance que leur témoigne l'administration de Barack Obama irrite leurs collègues militaires.

Des articles de presse détaillant le rôle de plus en plus important donné aux soldats d'élite dans la lutte contre l'EI ou el-Qaëda ont mis le feu aux poudres ces dernières semaines, forçant le général Ray Thomas, le chef des forces spéciales, à monter au créneau pour calmer le jeu.

Selon le Washington Post notamment, le JSOC, la très secrète machine à tuer ou arrêter les extrémistes des forces spéciales, aura désormais "plus de pouvoirs pour surveiller, planifier et potentiellement lancer des attaques sur les cellules terroristes à travers le monde".

Une compétence mondiale en terme de renseignement et d'action qui risque d'empiéter sur celles de la puissante CIA, ou de grands chefs militaires responsables d'une région du monde, comme le général Joe Votel, le chef des forces américaines au Moyen-Orient.
Selon un haut responsable de la Défense américain, le général Thomas a profité de la visite du président Obama mardi au QG des forces spéciales à Tampa en Floride pour lui demander de l'aider à désamorcer les "frictions" provoquées au Pentagone et dans l'administration par ces articles.
Le général Thomas s'est également rendu à Washington cette semaine pour rencontrer le directeur du FBI James Comey et le puissant président de la commission des Forces armées du Sénat, le sénateur John McCain, selon la même source.

 

(Lire aussi : Les Etats-Unis vont déployer 200 soldats supplémentaires en Syrie)

 

Rôle de 'coordination'
Pour le responsable américain de la Défense, le rôle des forces spéciales sera limité à la "coordination" de la lutte anti-terroriste.

En Irak, en Syrie, en Afghanistan, les forces spéciales américaines ont acquis un savoir-faire unique, apprenant à collecter du renseignement, à le partager et surtout à l'exploiter très rapidement par une frappe ou une arrestation, le tout en collaboration avec des militaires d'autres pays et les services de police et de renseignement, font valoir leurs défenseurs.

La question est "quelle est le moyen le plus rapide de diffuser" les informations acquises sur le terrain "dans un climat de menace vraiment frénétique", a expliqué le haut responsable américain.

Selon le site d'information Daily Beast, le JSOC va notamment agrandir au Moyen-Orient un centre secret d'agrégation du renseignement sur les réseaux extrémistes.
Ce centre se prépare à accueillir plus de représentants de la CIA, du FBI, de la NSA, mais aussi de partenaires occidentaux, comme le Royaume-Uni, la France, ou arabes, comme l'Irak et la Jordanie, a précisé le Daily Beast.

La querelle bureaucratique sur les attributions des forces spéciales traduit l'importance que les soldats de l'ombre ont pris sous l'administration Obama. Soucieux d'éviter au maximum le déploiement de troupes militaires au sol, l'administration Obama les a beaucoup sollicités.

 

(Lire aussi : Quinze ans après le 11-Septembre, l'Amérique en guerre perpétuelle)

 

Contrer Al-Qaïda 2.0
Elle leur a demandé de former les troupes locales chargées de se battre contre les extrémistes, se faisant la cheville ouvrière d'un "réseau de partenaires" mondial vanté cette semaine par le président sortant.
Et demandé aussi de traquer, partout à travers le monde, les réseaux extrémistes et leurs chefs, au détriment notamment de la CIA, traditionnellement chargée de cette mission d'élimination des ennemis de l'Amérique.

"Les drones militaires ont conduit près de 20.000 frappes l'an dernier, en Afghanistan, au Yémen et en Syrie, alors que la CIA est réputée avoir frappé moins d'une douzaine de cibles pendant cette période", écrivait jeudi dans le quotidien Washington Post l'éditorialiste David Ignatius, un bon connaisseur des arcanes du Pentagone.

Pour le haut responsable américain, il y a en tout cas urgence à définir la manière dont la coalition poursuivra son combat contre les jihadistes, lorsqu'ils auront perdu leurs territoires en Irak et en Syrie.
Il ne faut pas recommencer le scénario de 2010 en Irak: battus sur le terrain, les membres d'el-Qaëda en Irak (AQI) s'étaient terrés dans des zones reculées de Syrie et d'Irak, avant de resurgir brutalement quelques années plus tard sous la forme du groupe Etat islamique.
"Nous pouvons gagner militairement, mais ils vont faire leur transition vers AQI 2.0", a-t-il estimé, essayant de "conserver leur emprise idéologique à coup d'attaques terroristes".

 

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