Pérou : l'ex-président Fujimori à nouveau hospitalisé

L'ancien président Alberto Fujimori (1990-2000), emprisonné pour corruption et crime contre l'humanité, a de nouveau été transféré, dimanche, dans une clinique, en raison d'un risque d'ischémie cérébrale, a annoncé lundi son médecin.

"La décision de le transférer vers la clinique a été prise car il avait des nausées qui l'empêchaient de rester debout. Et comme il a déjà fait deux petites ischémies il y a un an, on a décidé de le faire examiner par un neurologue", a déclaré Alejandro Aguinaga, le médecin traitant d'Alberto Fujimori, à la chaîne de télévision Canal N.Une ischémie cérébrale est une interruption de l'irrigation sanguine au niveau du cerveau pouvant affecter son fonctionnement.
L'ex-chef de l'Etat présente un "risque d'ischémie cérébrale" et une mobilité réduite "de l'épaule droite ainsi que des hématomes qui se sont étendus jusqu'au coude", selon le compte Twitter de M. Fujimori.
Le dr Aguinaga a expliqué que l'ancien président serait soumis lundi à une série de tomographies et d'imageries par résonance magnétique (IRM), afin de détecter le moindre problème cérébral et de déterminer combien de temps il restera hospitalisé.
"Nous allons attendre les résultats des examens et voir s'il restera hospitalisé ou s'il continuera son traitement à la caserne de la Diroes (où il est emprisonné)", a ajouté le médecin.
Les transferts d'Alberto Fujimori dans des établissements de soins ont été récurrents ces trois dernières années en raison d'une hypertension artérielle et d'un cancer de la langue, pour lesquels il a été opéré cinq fois, notamment en septembre, et qui requièrent un suivi périodique.
Son état de santé a conduit en 2013 ses quatre enfants à demander sa grâce au président de l'époque, Ollanta Humala, qui l'a rejetée, le rapport médical jugeant insuffisante la gravité du cas d'Alberto Fujimori. En juillet dernier, celui-ci a présenté une deuxième requête en grâce, avant de la retirer et de décider qu'il n'en présenterait plus.
Il purge depuis 2007 une peine de 25 ans de prison pour avoir commandité deux massacres perpétrés en 1991-1992 par un escadron de la mort au cours desquels 25 personnes avaient été assassinées, dont un enfant, dans le cadre de la lutte contre la guérilla maoïste du Sentier Lumineux.
Arrivé au pouvoir en 1990, il avait à la fin 2000 fui le Pérou pour le Japon, pays natal de ses parents, sur fond d'énorme scandale de corruption, pour démissionner par un fax envoyé d'un hôtel de Tokyo.