« Il faut respecter les lois naturelles avant les lois humaines »

Le militant Mazen Abboud, professeur de développement durable à l'université La Sagesse, a estimé que « la gestion des sites environnementaux n'est pas saine au Liban ». Selon lui, « il y a souvent un net conflit d'intérêts entre les lois et les jugements émis, d'une part, et les lois naturelles, d'autre part, ce qui est évident dans le cas de Ramlet el-Baïda qui semble de plus en plus envahie par l'immobilier ».
Le militant réagissait à la dernière affaire en date ayant défrayé la chronique concernant Ramlet el-Baïda, la dernière plage de sable ouverte au public à Beyrouth : un chantier ouvert depuis début septembre sur la parcelle adjacente au projet d'Eden Rock, au sud de la plage. La société civile s'est fortement opposée au chantier, mais l'entrepreneur a quand même obtenu un permis de construire, délivré par le mohafez de Beyrouth.
Et d'ajouter : « On ne peut faire plier la nature aux lois que nous édictons afin de légaliser tel ou tel abus sur la plage et sur le front de mer, qui ne fait que refléter une certaine équation dans le pays. L'homme, quelle que soit l'importance qu'il acquiert, reste un simple maillon dans la chaîne de la nature, il ne peut maîtriser les vagues, les vents ou les tempêtes, a poursuivi le militant. Et voilà qu'il se plaint quand la nature reprend ses droits ! »
« Il faut revenir à l'essentiel, a-t-il conclu. Et l'essentiel, c'est de respecter le mouvement des vagues en hiver et ses limites, parce qu'il est impensable que la mer soit soumise à nos décisions. La logique des hommes ne reflète pas toujours la vérité, même si les biens communs, comme le littoral, trouvent relativement peu de gens pour les défendre. »